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mardi 16 décembre 2008

Un nouveau poème

Soyons clairs, je ne me compare évidemment pas aux immenses poètes cités sur ce blog, ni ne compare mes rimes aux beautés éternelles qu'ils composèrent.
Il se trouve juste que j'aime parfois jouer avec les rimes.
Ainsi il y a, au tout début de ce blog (archives 2007) certains de mes poèmes que je trouve présentables.

Il se trouve que nous avons devisé récemment avec mon amie Arguin sur le thème de l'amnésie et qu'elle m'a inspiré un poème. Comme elle en fut la muse, ce poème lui est tout naturellement dédié.

L'amnésique

Je suis un amnésique, perdu au fond de moi
Mais je l'oublie tout le temps, car telle en est la loi
Et si je vous l'avoue en un rapide éclair
C'est que je m'en souviens en ce beau soir d'hiver

Je vis au jour le jour, le coeur un peu défait
Sans connaître les bonheurs, les malheurs qui m'ont fait
Je vis intensément chaque seconde qui passe
Et m'applique à ce que jamais mon tourment ne me lasse

Je vis comme les sages, mais contraint et forcé
Tous les moments présents dont je suis prisonnier
Je m'imprègne, je m'imbibe comme un forcené
Car je sais que demain j'aurai tout oublié

à Arguin

13.12.08

samedi 13 décembre 2008

La poésie

Il en est, pour moi, de la poésie comme de la cuisine, de la musique ou de n'importe quel art. Certains aiment les cubistes, le cinéma américain, la cuisine asiatique (choix non anodin !) et le rock des années soixante. D'autres préfèreront les impressionnistes, Rohmer, la cuisine traditionnelle française et le hip-hop.
Bref, la sonorité des mots vous touche ou non, les images que déclenche le poème vous transportent ou non et le fond du poème vous parle... ou pas.
Dire Ronsard est une truffe, seul Nerval existe, ou encore, je n'aime pas Hugo, Lamartine et Aragon ne présente pas un intérêt débordant. Comme toute déclaration ultime et péremptoire sur l'art, d'ailleurs, qui clôt le débat sans espoir de retour.
Ces artistes nous ont concocté des mets si différents que chacun peut y trouver son plaisir.
Pour être franc, je ne connais pas grand chose à la poésie. Je me suis acheté une anthologie pour pallier un peu mes lacunes et retrouver de vieilles références oubliées, chéries ou non.
Ce texte est une justification a posteriori d'un qualificatif, un peu hâtif sans ses explications, dont je me suis permis d'affubler les commentaires d'un garçon charmant au demeurant sur un blog ami. Ce qualificatif peu amène était "lyrico-cucul". Et c'est aussi une explication, forcément subjective, de ma vision du fameux poème de Lamartine, "Le lac".
Je ne suis pas fan de : " Ô temps ! suspends ton vol, et vous, heures propices !
Suspendez votre cours :
Laissez-nous savourer les rapides délices
Des plus beaux de nos jours ! "

Ce n'est pas mon ami Yves Sarda, je suis sûr, qui me contredira là-dessus. Lui qui a fait une nouvelle traduction du "Roméo et Juliette" de Shakespeare pour un spectacle en Suisse, expliquant que la plupart des traductions existantes sont devenues injouables. En fait, impossibles à dire. Sa relecture "sonne" merveilleusement et fera date j'en suis sûr.
Tel est bien le problème. Je me suis rendu compte très tôt que je jouais quand je lisais, peu importe ce que je lisais d'ailleurs (romans, poèmes, scénarios, pièces de théâtre...). C'est pour ça que je suis incapable de lire un roman à toute vitesse car je joue tous les dialogues dans ma tête, comme dans un film.
Vous voyez, j'imagine, maintenant très bien où je veux en venir.
Ce que "Le lac" exprime est magnifique, nul doute là-dessus mais essayez juste de le dire... le côté pompier-premier degré ne me touche pas, ne m'émeut pas comme il faudrait, comme ces longues odes interminables et prétentieuses du père Hugo. (Cf la diatribe contre Napoléon qui circule sur le net, voulant faire croire aux naïfs ignorants que ce texte s'adresse à notre Nicolas de président !).

Alors qu'Hugo était capable d'écrire des beautés comme "Vieille chanson du jeune temps" que mon père m'a fait découvrir récemment en un écho fort à propos et bien vu à la chanson de Cabrel "La robe et l'échelle"

"Je ne songeais pas à Rose ;
Rose au bois vint avec moi ;
Nous parlions de quelque chose,
Mais je ne sais plus de quoi.

J’étais froid comme les marbres ;
Je marchais à pas distraits ;
Je parlais des fleurs, des arbres ;
Son œil semblait dire : Après ?

...

Je ne vis qu’elle était belle
Qu’en sortant des grands bois sourds.
- Soit ; n’y pensons plus ! dit-elle.
Depuis, j’y pense toujours."



ou encore ce qui suit :

"Demain, dès l'aube, à l'heure où blanchit la campagne,
Je partirai. Vois-tu, je sais que tu m'attends.
J'irai par la forêt, j'irai par la montagne.
Je ne puis demeurer loin de toi plus longtemps.

Je marcherai les yeux fixés sur mes pensées,
Sans rien voir au dehors, sans entendre aucun bruit,
Seul, inconnu, le dos courbé, les mains croisées,
Triste, et le jour pour moi sera comme la nuit.

Je ne regarderai ni l'or du soir qui tombe,
Ni les voiles au loin descendant vers Harfleur,
Et quand j'arriverai, je mettrai sur ta tombe
Un bouquet de houx vert et de bruyère en fleur. "


Je ne suis pas contre, loin s'en faut, les tubes poétiques.
Ainsi le trop connu "Mon rêve familier" de Verlaine me cloue-t-il encore régulièrement, dans sa beauté évidente et l'écho implacable qui y résonne en moi.
De même pour "Les sanglots longs Des violons De l'automne..."
Baudelaire, Rimbaud bien sûr et "Le pont Mirabeau" d'Apollinaire... que des tubes, et bien mérités.

Un petit article sur ce blog ne suffira pas à parler de poésie et mon Anthologie m'attend pour de nouvelles découvertes.

Mais je ne finirai pas sans un gage de bonne foi, en disant que le Lamartine de "L'isolement" me touche infiniment plus :

"Souvent sur la montagne, à l'ombre du vieux chêne,
Au coucher du soleil, tristement je m'assieds ;
Je promène au hasard mes regards sur la plaine,
Dont le tableau changeant se déroule à mes pieds.

..."


J'ai découvert aussi, il y a quelques années, Claude Roy et suis tombé en amour pour "Petit Matin" :

"Je te reconnaîtrai aux algues de la mer
au sel de tes cheveux aux herbes de tes mains
Je te reconnaîtrai au profond des paupières
je fermerai les yeux tu me prendras la main

Je te reconnaîtrai quand tu viendras pieds nus
sur les sentiers brûlants d'odeurs et de soleil
les cheveux ruisselants sur tes épaules nues
et les seins ombragés des palmes du sommeil

Je laisserai alors s'envoler les oiseaux
les oiseaux long-courriers qui traversent les mers
Les étoiles aux vents courberont leurs fuseaux
les oiseaux très pressés fuiront dans le ciel clair. "


Nous reparlerons poésie, c'est sûr !

p.s : merci à Arguin et à Chris de m'avoir rappelé que... j'aimais la poésie !

dimanche 7 décembre 2008

Pour Arguin

Arguin est une amie, une amie qui n'aime pas l'opéra et, ma foi, je ne peux pas l'en blamer. Je ne suis pas persuadé de l'aimer moi-même dans le sens où on l'entend habituellement. Je suis plus un amoureux des grands airs.
Peu d'air me font pleurer. "Mon coeur s'ouvre à ta voix" est de ceux-là. C'est normalement un duo beaucoup plus long que ce petit extrait, duo que je posterai moi-même sur You Tube car je n'ai pas trouvé mon bonheur. Mais comme je suis un petit malin, et que je sais que les images de Rita Hayworth vont plaire à mon amie, j'en profite pour essayer de l'émouvoir avec la beauté renversante de la musique également.
Je ne cherche pas à te convaincre, juste à entrouvrir une porte.

Le montage de cette vidéo est de wthte. Vous pouvez aller voir ses vidéos sur You Tube. Ce sont de petits bijoux.


p.s : Mais si... le voilà donc, mon bonheur ! La version exacte que je possède et que je voulais poster. Ayez la patience d'écouter jusqu'au bout, c'est la fin en duo qui tire les larmes.