Cinéma,Musique... Mon ami Francis Ryck... Un court-métrage, "Claudius"... Un lien vers mon myspace music... Poèmes et vidéos... Philippe de Broca... Skorecki

lundi 31 décembre 2007

GODARD


GODARD GODARD GODARD GODARD


GOD ART ART GOD DARD GO DARD DARE DARE GO GO




Une vénération bien réelle pour ce film! Même les godardophobes peuvent l'aimer ce film, ainsi qu' "A bout de souffle" et peut-être "Pierrot le fou" et puis quoi?

Godard est le seul cinéaste abstrait au monde... il est en avance sur tout...
Le grand malentendu, c'est de le taxer de cinéaste intello...alors qu'il est avant tout érudit! Godard, ce sont ceux qui ne l'aiment pas qui en parlent le mieux... ou ceux qui l'aiment vraiment avec le coeur... Bien souvent, j'ai entendu de pseudo spécialistes parler de Godard avec un air pincé du cul de ceux qui savent... Conneries et foutaises... Si vous n'êtes pas touché par une toile abstraite, on pourra vous faire des commentaires jusqu'à la Saint- Glinglin, vous en saurez un peu plus mais vous n'aimerez pas pour autant...
Godard m'a souvent (pas toujours!) touché au coeur... c'est comme ça, ça ne s'explique pas. Et souvent, lorsque des fans de Godard parlent de lui, j'ai l'impression que l'on ne parle pas de la même personne...
Je me souviens de "France/tour/détour/deux enfants..." en 77, une mini-série pour la télé. Je regardais ça avec fascination... et pourtant... une petite fille qui se sert du lait au ralenti, un homme qui court sur une piste d'athlétisme sur une chanson de Ferré... Ne me demandez-pas! Ca m'a marqué... c'est comme ça...qu'est-ce que j'aimerais que l'on édite tout ça en dvd un jour!
JLG, je l'ai abandonné il y a un petit moment déjà et pourtant il est encore là, bien présent..."Le petit soldat", "Bande à part", "Vivre sa vie", "Masculin-Féminin", "Sauve qui peut la vie","Prénom Carmen","Week-End", "Made in U.S.A", "Je vous salue Marie","Une femme est une femme"(sa version des "Jeux de l'amour" de de Broca, mais j'ai juré de ne pas en parler là tout de suite, plus tard de Broca, plus tard, c'est l'heure de ma piqûre, je vous expliquerai)... J'aime l'émotion que me procure Godard et quand il m'ennuie, car ça arrive bien sûr, eh bien je passe mon chemin, comme au musée devant une toile qui ne me parle pas!
Et puis Godard, quand il parle du cinéma ou de son travail, c'est tellement jouissif!

Le regard de France Dougnac













Qu'est-elle devenue France Dougnac?
Je pense souvent à elle.

J'avais 16 ans, je commençais à aller pas mal au cinéma. Je l'avais vue dans "Les mal partis" puis dans "Une fille cousue de fil blanc".

Puis il y eut ce rôle assez court mais très marquant dans "Coup de tête", pour moi le meilleur Annaud et de loin... (et oui... même "Le nom de la rose" ne me transporte pas, n'importe quel tâcheron américain un peu technicien aurait pu faire pareil, "L'amant" est trop léché pour me toucher vraiment, "L'ours" est gentillet ...et si les cinéphiles vous sortiront "Noirs et blancs en couleurs" qui s'est aussi appelé "La victoire en chantant", eh bien qu'ils se le gardent!).

"Coup de tête" avait en plus l'intérêt évident de démontrer que Dewaere pouvait être à l'aise dans le registre de la comédie, si tant est que celle-ci soit un peu intelligente et profonde. Il le démontrera encore avec maestria dans "Psy" de de Broca, film bancal mais intéressant dans la carrière de l'auteur dont je serai bien obligé de vous parler un jour (l'auteur) car j'en suis un fan quasi inconditionnel (je l'ai même rencontré à trois ou quatre reprises mais chaque chose en son temps!).

Revenons au regard de France Dougnac...

Toute cette partie du film, entre le moment où Dewaere échappe à ses surveillants et le moment où il se fait reprendre est comme suspendue... On oublie un peu le foot, la connerie masculine, le pouvoir des supporters... c'est enfin l'intrusion du féminin... j'ai d'ailleurs toujours trouvé que ces séquences passaient trop vite.

Un jour que je préparais un court-métrage, je parlai de ce regard à l'actrice principale, lui disant que pour moi, il y avait tout dans ce regard. Elle est amusée, intriguée, étonnée, elle commence à se poser des questions, elle tombe amoureuse mais le sait-elle vraiment?...

Après lui avoir montré la scène, elle observa un silence et me lança :

- Oui... bon eh bien, c'est un regard, voilà tout! Il a rien de spécial ce regard!

Je sus dès cet instant que je m'étais peut-être trompé dans mon casting. Nos relations furent compliquées sur le tournage mais pour d'autres raisons...Au final, le film existe et c'est ce qui compte... il alla même dans deux ou trois festivals. (dont Clermont, que demander de plus? Le vendre, oui je sais!)

Finalement, en revoyant les images aujourd'hui, je me dis qu'elle avait probablement raison. J'ai tout projeté de mes propres désirs. Une trop grande envie d'aimer très certainement!

Mais ce qui me rassure, c'est que, même si je suis prêt à admettre qu'il n'a au fond rien de spécial ce regard, moi, j'y vois toujours la même chose.

"L'important c'est d'aimer".

P.S : excusez la qualité de la vidéo mais elle est faite maison dans la pure tradition artisanale.
Pas évident d'avoir la web cam dans une main, la télécommande du lecteur dvd et la souris de l'ordinateur dans l'autre.

dimanche 30 décembre 2007

Myspace Music















J'ai une adresse Myspace Music

http://www.myspace.com/pierresimonet

où vous pouvez aller écouter quelques uns de mes essais musicaux.
La personne avec laquelle je suis sur la photo s'appelait Brian Medlin.
Philosophe Australien, professeur à l'université d'Adélaïde, leader du mouvement de protestation anti-guerre du Vietnam, poète... et... beau-père de mon ex grand-amour (Reb, qui chante sur le deuxième morceau).
Lorsque j'ai lu son texte "Yesterday I called around", j'en suis instantanément tombé amoureux. J'ai essayé de le mettre en musique. J'espère que vous aimerez le résultat...
Vous pouvez visualiser les paroles en cliquant sur "Lyrics".

Brian nous a quitté le 27 Octobre 2004.
Il n'a jamais entendu la chanson. J'espère qu'il l'aurait aimé!

Hello Mate! I miss you.

AUDIARD



Déjà la Seine charrie des poissons morts.
Il n'y a plus qu'à s'asseoir sur un banc et attendre. La fin du monde est pour dimanche.
Le plus tôt sera le mieux.
Ils ont tondu Quenotte le dernier jour d'août 44.
C'est déjà loin, mais je me souviens. Je me souviens de tout. On l'appelait Quenotte à cause de ses incisives qui lui donnaient une drôlerie d'écureuil. C'était une gentille et fidèle amie. Ses parents tenaient un "Charbons, Vins, Liqueurs" rue Saint-Jacques, tout près du Val-de-Grâce. Il y avait des margotins et de l'anthracite dans la petite vitrine et une porte verte.
La bombe, l'énorme, la super H, pétera un de ces matins! C'est sûr, c'est écrit.
/......../ - il paraît indispensable d'énoncer les règles de ce qui, sinon, pourrait avoir l'apparence d'un jeu... car je n'ai pas du tout l'esprit à jouer... un certain temps déjà que je ne joue plus... à rien... depuis qu'une auto jaune a percuté une pile de pont sur l'autoroute du Sud et qu'un petit garçon est mort.

"La nuit, le jour et toutes les autres nuit"
Michel Audiard


C'était aussi ça Audiard! Un superbe écrivain avec un talent à la Céline!
Il vient de perdre son fils dans un accident et il mélange sa douleur présente avec ses souvenirs de la libération. Un grand livre! Trouvez-le! Lisez-le!

La jurisprudence "Pépé le Moko"

(à mes parents avec tout mon amour)

On passait "Pépé le Moko" à la télévision. Je ne sais plus trop l'âge que j'avais mais je n'étais pas vieux. Ce devait être peu de temps après que j'aie vu "La Strada".
J'avais regardé avec mes parents plus de la moitié du film.
Et puis il m'ont envoyé me coucher car j'avais école le lendemain.
Je ne l'ai pas supporté ; j'ai pleuré presque toute la nuit d'avoir été privé de la fin du film.
Du coup, en toute intelligence, mes parents ont décidé que, dorénavant, si je voyais le début d'un film, j'aurais le droit, de fait, d'en voir la fin.
Vous vous doutez bien que je me suis toujours arrangé par la suite pour voir le début des films.
Cet évènement sonna le début de ma carrière de cinéphile et m'aida à gagner quelques places au concours d'entrée à Louis-Lumière lorsque je racontai l'histoire à Pierre Maillot, professeur d'écriture de scénario et examinateur à l'oral de l'examen qui me demanda, pendu à mes lèvres, si j'avais finalement réussi à voir la fin.
Je le rassurai et lui racontai tout en détail.
Je fus finalement accepté et intégrai l'école mais ça, c'est une autre histoire!

La Strada

J'avais neuf ans. C'était à la télé et le cinéma entrait dans ma vie par la grande porte. J'avais aimé les petites chicaneries que "Le fou" (Richard Basehart) faisaient à Zampano (Anthony Quinn) tout au long du film... Puis Le Fou meurt et , plus tard, on apprend que Gelsomina (Giulietta Masina), qui avait accompagné Zampano sur les routes, est morte elle-aussi... et Anthony Quinn se retrouve à la fin, seul sur la plage. Il regarde le ciel et semble comprendre, pour la première fois de sa vie, l'horreur de sa misérable existence. J'ai pleuré, avec mes larmes d'enfant, sur les larmes de cet adulte... Je n'ai jamais tout à fait retrouvé l'émotion pure de cette âme enfantine mais le cinéma ne m'a jamais quitté et ne me quittera jamais...
Bizarrement, après ça, même enfant, je n'ai jamais accroché aux dessins animés de Walt Disney, leur préférant toujours des films avec de vrais êtres humains... Fellini m'avait fermé la porte d'un cinéma de l'enfance me propulsant illico et sans égard directement dans un cinéma adulte encore bien plus magique à mes yeux !

vendredi 28 décembre 2007

Send in the clowns (Merci Louis)

Chanson magnifique dont il faut absolument comprendre le texte... ou du moins essayer. Et comme je ne suis pas chien, je vous le communique après les vidéos.
Pour ceux qui, comme moi,seraient tombés amoureux de cette chanson, le blog Skorecki, dont je donne l'adresse en bas de page, s'impose. Il y a plusieurs versions sublimes, une explication de texte par Stephen Sondheim (l'auteur-compositeur) lui-même, bref, un must de l'ami Louis!

Dame Judi Dench


Isn't it rich?
Are we a pair?
Me here at last on the ground,
You in mid-air.
Send in the clowns.

Isn't it bliss?
Don't you approve?
One who keeps tearing around,
One who can't move.
Where are the clowns?
Send in the clowns.

Just when I'd stopped opening doors,
Finally knowing the one that I wanted was yours,
Making my entrance again with my usual flair,
Sure of my lines,
No one is there.

Don't you love farce?
My fault I fear.
I thought that you'd want what I want.
Sorry, my dear.
But where are the clowns?
Quick, send in the clowns.
Don't bother, they're here.

Isn't it rich?
Isn't it queer,
Losing my timing this late
In my career?
And where are the clowns?
There ought to be clowns.
Well, maybe next year.

jeudi 27 décembre 2007

You're a Lady (Spéciale dédicace)

J'ai hésité à mettre cette vidéo avant de réaliser que mes réserves étaient plus suspectes que le clip lui-même, un peu difficile par moment, et pour cause.
Pourtant, ni complaisance, ni voyeurisme... non, simplement une magnifique interprétation d'une magnifique chanson avec, dans les choeurs, des gens... "différents".
C'est notre regard qui doit changer... Je réfléchis tout haut... et tout seul... mais les commentaires éventuels sont les bienvenus.

Du coup, je m'en veux un peu de ne toujours pas avoir vu le film dont le dvd traîne sur une de mes étagères!

RECTIFICATIF : Je m'en veux d'autant plus que, si je l'avais vu, mes réserves seraient tombées d'elles-même puisqu'il s'agit apparemment d'un jeu où chacun doit trouver l'idiot, le clown qui est en lui... tous ces gens étant tout à fait normaux... difficile de le deviner!
Un double merci à Yves S., destinataire de cette dédicace, de m'avoir expliqué que mon malaise n'avait pas lieu d'être et de m'avoir dévoilé le pot aux roses!
Mais, du coup, et en dernière analyse, mon malaise n'a-t-il vraiment pas lieu d'être?


(Dédicace à Yves S. Merci de m'avoir fait découvrir ce clip. Courage pour tes trads! Tu sais que je prendrai plaisir à les lire! A très vite!)


Tant qu'il y aura Woody

Le cinéma? Ou le rêve de cinéma comme dit Louis?
Et quand les deux se confondent?

"I'm through with love" est bien évidemment chanté originellement par Marilyn dans "Some like it hot" mais comme You Tube me l'a refusé, vous devrez vous contenter de cette version aérienne poéticomique...

dimanche 23 décembre 2007

Julie Gayet


Il faut savoir faire son coming out parfois!
La belle a sa vie, il y a peu de chance que nos chemins se croisent (quoique, si je me bougeais enfin pour faire un film, j'irais bien évidemment la solliciter!) mais je le dis haut et fort, j'aime Julie Gayet! La chose est d'autant plus étrange que je ne peux décemment pas me considérer comme un fan car je suis bien loin de connaître son travail sur le bout des doigts!(En fait, je ne le connais quasiment pas ce qui est un comble, je l'ai même souvent aperçue dans des films disons plus que moyens pour être gentil).
Non, j'aime ce qu'elle dégage, j'aime ses réponses aux questions formatées des interviews... on a plein de goûts en commun en plus!! Quoi de plus naturel, elle est Gémeaux-Rat comme moi... elle est du 3 juin, je suis du 2. Bon, certes, nous avons 12 ans d'écart et alors? La vie est mal faite!
Pour beaucoup, le rêve a pour nom Angelina Jolie ou Monica Bellucci, pour moi, c'est définitivement Julie Gayet!!

vendredi 21 décembre 2007



Ma pomme au mariage de la soeur d'un de mes meilleurs amis! (Merci à Marc pour cette photo!)

Jeff Beck

L'orchestre s'éclate... Jeff aussi. L'osmose improbable a lieu... l'émotion est là non? Et voir jouer un maître d'aussi près est un rêve de guitariste.

Bibi Tanga et Le professeur inlassable

Ah ce Jean!! Jamais là où on l'attend! La musique est un sacerdoce! Il n'empêche! Je passerais bien lui faire un petit coucou un de ces quatre au Professeur!



Je ne devrais pas dire ça d'un ami mais j'ai acheté, depuis que j'ai posté cette vidéo, cet album du Professeur Inlassable et de Bibi Tanga.
J'en aime l'idée, la démarche, mais il m'a un peu déçu!
S'il vous plaît, écoutez et achetez son premier album! Il est beaucoup plus beau, plus risqué, plus authentique, plus fou, plus magique, plus frais, plus insouciant, moins commercial, moins opportuniste! Excuse moi Jean!

Touch and go / Would you

C'est top ce riff de trompette! En même temps, le clip vaguement underground est sympa aussi.

vendredi 14 décembre 2007

Funérailles Francis Ryck

Vous pouvez aller faire un tour à l'adresse suivante pour lire mon premier blog.
Un sujet qui me tenait à coeur.
http://pierrino27.blog.fr/

Francis Ryck





Tout a commencé sur un quai de gare. Un livre à choisir sur un tourniquet pour faire passer agréablement le temps d'un voyage à présent oublié.

Dans ma mémoire, le polar de poche édition Carré Noir me saute littéralement dans la main, me choisissant autant que je le choisis et, si ça ne s'est évidemment pas passé réellement comme ça, c'est l'image qui reste ancrée en moi, plus sûre que celle d'un film que l'on connaît par coeur.
Je ne savais pas, à l'époque, l'importance que ce petit geste anodin allait avoir sur ma vie.
Le titre du bouquin était "Effraction", l'auteur Francis Ryck.
Je ne suis pas un lecteur glouton, comme certains qui peuvent dévorer un livre en deux ou trois heures maximum, ne le lâchant plus du début à la fin. Non, je lis lentement car je joue toutes les phrases et tous les dialogues comme dans un film, passant du off au in. Et, lorsque j'aime un livre, je suis tellement heureux de le lire que j'aimerais que ce bonheur ne s'arrête jamais et je fais tout pour faire durer le plaisir. Dans le cas d'un excellent polar, cela relève parfois de l'héroïsme.
Ce dont je suis sûr, c'est que je n'ai pas fini "Effraction" dans le train mais dans mon lit, dans ces moments calmes qui précèdent le sommeil.
Je me souviens de ce léger frisson qui m'a parcouru et de cette vague envie de pleurer, juste avant de refermer le livre, deux symptômes indiquant chez moi une rencontre inoubliable avec un roman.
J'avais 19 ans et n'étais pas très avancé sur les choses de la vie. Sorti d'un collège catho (je ne renie et ne regrette rien d'ailleurs), éducation bourgeoise et aisée avec parents aimants, je n'étais pas vraiment préparé à me prendre d'affection pour Val, braqueur de banque assassin, personnage lourdaud semant la mort autour de lui. Le personnage principal d' "Effraction" qui prend un couple en otage. Je n'ai jamais réussi à voir le film de Duval tiré du livre mais je suis sûr que c'est une catastrophe. Ce que je sais, c'est que l'auteur le haïssait.
Comme souvent lorsque je tombe amoureux, que ce soit d'un livre, d'un album musical ou d'un film, il me faut découvrir au plus vite les autres oeuvres de l'auteur.
C'est ainsi que je lus tous les romans de Ryck qui me tombaient sous la main, et Dieu que c'était facile à l'époque. On pouvait trouver pratiquement toute son oeuvre à la série noire dans toute librairie digne de ce nom. C'était avant... bien avant. Epoque bénie que l'on n'a peut-être pas su apprécier suffisamment.
"Prière de se pencher au dehors", "Nos intentions sont pacifiques", "Paris va mourir", "Voulez-vous mourir avec moi?","Le testament d'Amérique", "Les chasseurs de sable","Les fils des alligator","L'incroyant", "La peau de Torpedo", "Le compagnon indésirable" etc... Je ne peux pas tous les citer. Ryck avait déjà écrit 18 romans à la Noire à cette époque. Je les ai tous lus, méthodiquement. Aucun ne m'a vraiment déçu. Même ses oeuvres des débuts à la série noire, considérées comme mineures, telles que "Opération Millibar" ou "Incognito pour ailleurs" trouvaient grâce à mes yeux. Bon, il faudrait sûrement que je les relise maintenant pour m'en faire une idée plus objective.
Très vite, je connaissais donc toute l'oeuvre de Ryck à la Série Noire.
C'est là que je pris la décision de lui écrire. J'aimais cet auteur par dessus tout, j'étais épris de ses personnages que j'avais l'impression de connaître, qui me parlaient. J'aimais son discours sur la vie, son ouverture au mystère. Je désirais rencontrer l'homme. Tout en étant conscient du risque important d'être déçu.
Je pris mon stylo Bic d'étudiant à la Fac et m'attelai à la tâche, un peu inconscient.
Je ne sais plus exactement la teneur de cette lettre. Ce dont je me souviens, c'est que c'était une vraie déclaration d'amour, sans ambiguïté, à un auteur et à son oeuvre. Avec un petit ultimatum gonflé du style, "si vous êtes la personne que je crois que vous êtes, vous ne pouvez pas ne pas me répondre...", et un autre passage poétique citant une scène de "Prière..." qui m'avait marqué, la mettant en perspective avec la situation.
Je l'ai donc écrite et envoyée aux éditions Gallimard cette lettre, n'en attendant rien de spécial pour être franc.
Puis, un jour, il y eut un coup de fil. Et ce coup de fil était pour moi. C'était lui, c'était Francis Ryck.
J'étais étonné, heureux et un peu intimidé.
La voix était chaude et douce, un peu traînante, étrangement masculine et féminine en même temps, assez fascinante en fait.
Car, au tout début, pour moi, Francis Ryck ne fut qu'une voix. Une voix que je ressentis instantanément comme une voix amie, une voix importante... sans réellement pouvoir me l'expliquer.
Le premier échange fut rapide et évident. "C'est trop bête, j'étais à Paris très récemment, on aurait pu se voir. Là, je suis redescendu... j'habite dans le sud...".
J'avais l'impression de marcher sur un nuage. Ma lettre ne devait pas être si mal que ça finalement.
(A suivre)

Poèmes

J'ai écrit ces petits poèmes il y a... quelques années déjà !



Ma seule lettre d'amour
Dans un sac envolée
Gare de Lyon en plein jour
Et jamais retrouvée

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Tout simplement s'asseoir quelque part en silence
En vidant l'intérieur de toutes ses tempêtes
Oublier un instant jusqu'à son existence
Sentir le monde entier, bien vivant dans la tête
Laisser faire ses pensées, ne pas lutter contre elles
Comme d'une rivière regarder le courant
Etre un petit maillon d'une chaîne infinie
La parcelle d'un géant au corps qui nous englobe
Que l'on ne sait nommer faute de le connaître
Mais nous fait devenir le frère de tous les êtres

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Que j'aime le regard du dauphin quand il rit
Petit bouddha des mers ta sagesse résonne
Aux oreilles des hommes qui ne t'ont pas compris
Et qui s'évertueront à percer ton mystère
D'humour et de non-dit

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A regarder les choses sans vouloir les nommer
Dégageant sa conscience du moindre sentiment
Retrouvant le regard naïf du nouveau-né
On arrive un instant à regarder vraiment

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Dans les nuits infinies de solitude froide
Où la beauté des choses ne fait plus frissonner
Mon coeur qui est ouvert à bien d'autres éclats
Je t'attends

Au fond des mille bouteilles qui m'ont accompagné
Anesthésiant le mal que ton absence inflige
Et pour tous les baisers que je n'ai pas donnés
Je t'attends

Pour éviter la mort de l'amour qui se perd
Pour donner sans avoir l'impression de prêter
Et partager ensemble des océans d'étoiles
Je t'attends

Pour ne plus m'arrêter sur de noires inconnues
Qui prirent impunément ce qui t'est réservé
Et bafouèrent notre amour avant même qu'il ne naisse
Je t'attends

Pour me perdre radieux dans ton regard sans fin
Et pour te voir sourire rien qu'à me regarder
Pour nous faire un enfant, l'écouter s'amuser
Je t'attends

C'est sûr les dieux là-haut cherchent à m'éprouver
Les jours passent sans toi augmentant ma souffrance
Mais je sais que je t'aime, que depuis ma naissance
Je t'attends

Skorecki

Amis de Libé et autres, je suis allé sur le blog de Louis Skorecki aujourd'hui. Je ne ratais pas une chronique de ce magicien fou des mots, ciné-fils, mélomane and so on... Un peu fou, un peu crispant parfois, mais vivant et passionné! Libé n'a plus Skorecki mais son blog est une caverne d'Ali Baba magique et attachante. Allez-y! skorecki.blogspot.com