Cinéma,Musique... Mon ami Francis Ryck... Un court-métrage, "Claudius"... Un lien vers mon myspace music... Poèmes et vidéos... Philippe de Broca... Skorecki

mercredi 30 janvier 2008

La grande illusion

La grande classe. La façon dont Fresnay regarde sa montre avant de tomber.
J'ai lu adolescent un livre sur Jean-Pierre Melville qui racontait qu'il se baladait un jour dans la rue avec un ami et qu'il a remarqué un homme de dos qui ressemblait à Von Stroheim... il a crié : "Boeldieu, I beg you, man to man, come back!" ; l'homme s'est retourné et... c'était vraiment Eric Von Stroheim.



Ce film est évidemment cher à mon coeur, en dehors du fait que c'est objectivement un chef-d'oeuvre, car il y a Pierre Fresnay et que Fresnay est irrémédiablement rattaché à mon oncle Claude.
Le fait de savoir que, dans la vraie vie, c'est lui qui a fermé les yeux de Pierre Fresnay donne, pour moi, à cette scène une puissance particulière.
(Un peu plus à venir)



Quant à cette scène, elle me fait pleurer à chaque fois!

lundi 28 janvier 2008

Humeur du jour (olfactive)

Aujourd'hui, je suis allé voir mon cardiologue à bicyclette. Il m'a trouvé en forme et, ma foi, moi aussi je l'ai trouvé en forme. J'appelle mon cardiologue par son prénom, Antoine, et je le tutoie.
J'aime faire de la bicyclette dans Paris.
Comment aurais-je su que les arbres qui longent la station-service face à la Maison de la Radio étaient des tilleuls si je ne faisais pas de la bicyclette et si je ne les avais pas sentis un jour en pédalant dessous?
Faire du vélo dans Paris, c'est se coltiner les odeurs.
Mais il n'y a pas que les tuyaux d'échappements.
J'aime les jours d'après-marché que ce soit des Batignolles ou de Barbès, l'atmosphère indienne et ses fragrances d'encens et de curry du quartier de La Chapelle, les poulets rôtis de la rue Lepic, les odeurs de baguettes, toutes fraiches sorties du four.
En allant voir Antoine, un peu avant Montparnasse, une jeune femme m'a doublé, à bicyclette elle aussi, et une effluve de son parfum m'est parvenue.
J'ai tout de suite aimé, très iodé.
Et je me suis dit qu'il valait mieux dire à une femme : "J'aime beaucoup ton parfum, il est un peu iodé non?" plutôt que : "Tu sens bon, tu sens l'huître!".

Hal Hartley

La danse de "Bande à part" revue et corrigée par un cinéaste américain qui, bien qu'ayant un peu disparu de la circulation (ou bien c'est moi qui l'ai lâché), aura d'ores et déjà marqué le cinéma de son empreinte avec trois films : "The Unbelievable Truth" (1989), "Trust" (1990) et "Simple men" (1992)...
Très imprégné de la Nouvelle Vague donc et de Godard en particulier, Hartley n'en possède pas moins sa petite musique personnelle...

Simple Men

dimanche 27 janvier 2008

Hasards ou coïncidences (chose promise)

Je vous avais dit que vous n'y couperiez pas!
Avant toute chose, je voudrais remercier mon vieil ami Olive qui est à l'origine de tout (il n'y a pas de hasard!).
A sa sortie, je n'avais pas un bon feeling sur ce film que je ressentais limite comme un film de vacances de Lelouch.
Et puis récemment, je me suis souvenu qu'il m'en avait dit le plus grand bien et, me baladant, je suis tombé sur un dvd très bon marché que j'ai acheté.
Soyons franc, je suis totalement passé à côté de ce film qui est lelouchissime!
Tout y est : la Vie, l'Amour, la Mort... le hasard...
Il filme Alessandra Martines avec amour et elle est sublime, faisant une incroyable performance d'actrice. Je ne connais pas tout de sa filmographie mais je ne serais pas étonné que ce soit son meilleur film.
Et puis l'histoire lelouchienne que je vous avais promise de ma découverte de la chanson "For all we know" est là tout entière.
Le fait que le personnage black joué par Geoffrey Holder (quelle voix incroyable, presque irréelle! Il est d'ailleurs le narrateur de "Charlie et la chocolaterie" que j'avoue, à ma grande honte, n'avoir pas encore vu ) chante "you" à la place de "we" ne change pas grand chose.
Je vous en dirai plus un peu plus tard et surtout pourquoi c'est maintenant qu'il faut absolument défendre Lelouch!







For all we know we may never meet again
Before you go make this moment sweet again
We wont say good night until the last minute
I'll hold out my hand and my heart will be in it

For all we know this may only be a dream
We come and go like a ripple on a stream
So love me tonight; tomorrow was made for some
Tomorrow may never come for all we know

Le Cavaleur (1979)

Le film que j'ai le plus vu! Plus de 50 fois à ce jour! Je vous en reparlerai plus tard.
Juste vous dire que les dialogues sont d'Audiard et que ces petites scènes que j'ai choisies résument tout à fait la problématique de tout le film.

Edouard et Valentine sur un quai de gare


De retour au château


Edouard, Suzanne et...


... une de mes déclarations d'amour préférée...


Ce film développe tous les thèmes chers à de Broca avec une intelligence et une délicatesse rares ! (Ne vous inquiétez-pas, je n'en resterai pas là.)

Le jeune Fabre (1973)

Pour aller dans le sens de mon amie Arguin et de son blog à la nostalgie madeleino- proustienne, je trouvais ce générique romantique en diable et c'était une de mes séries préférées!
Certes, ce n'était pas les mêmes émotions que quelques années auparavant pour "Pépé le Moko" et "La Strada" mais c'était pile mes préoccupations du moment, mes préoccupations d'ado qui, déjà, ne jurait que par l'amour.
Je ne pouvais que me projeter dans le personnage de Mehdi et craquer sur Véronique Jeannot.
Et puis Montmartre (ne sont-ils pas mignons tous les deux?) , et la belle chanson de Demis Roussos!
34 ans plus tard, toujours le même picotement.
On ne vieillit pas finalement... on ne devient que des plus grands enfants, voilà tout...
Tout du moins, c'est comme cela que j'aime voir la chose!

dimanche 20 janvier 2008

Harry Nilsson "Without her"

Lui, je le connaissais sans le connaître. Tout le monde connaît le tube planétaire "Without you", c'est lui. Ou la chanson de "Macadam cowboy" "Everybody's talking", c'est encore lui.
Et puis, le blog de l'ami Louis... oui je sais encore Louis, encore lui...
Bref, je découvre donc grâce à lui-Louis ce chanteur incroyable.
Pour l'instant, je n'ai que son album "Schmilsson", qui, bien qu'inégal, contient quelques perles rares!
Et puis cette chanson "Without her" n'y figure bien évidemment pas.
J'ai entendu la version studio qui ne me plaît pas du tout mais à chaque fois qu'il la chante seul à la guitare, j'adore.
Je ne sais pas si cela a été enregistré sur un cd mais j'en doute.

Harry Nilsson "Without her"

"For all we know"

Chaque chanson a son histoire. Celle-ci est lelouchienne et, croyez-moi, vous n'y couperez pas.
Mais là, il est tard et je ne résiste pas à l'envie de vous montrer ce petit bidouillage.

"For all we know" chanté par Nat King Cole


samedi 19 janvier 2008

Bobby Fischer

Bobby Fischer est mort.
C'est un peu de mon adolescence qui fout le camp.
Je me revois étudier ses parties une par une, m'extasiant devant son audace ou mettant dix coups à comprendre la signification d'un de ses mouvements.
J'ai absolument toutes les parties que cet homme a jouées.
Oui, aux échecs, Fisher, c'était mon Dieu, comme Borg au tennis ou Paul Newman au cinéma...
Il n'a pas très bien fini, s'enfermant dans la folie et la haine.
Américain antiaméricain, Juif antisémite comme le dit l'article de Libé.
La comparaison avec Céline est tout à fait appropriée.
Je tenais juste à rendre hommage à un génie des échecs, homme à la fragilité exacerbée, fragilité qui l'a mené à une certaine forme de démence.
Ou comment l'on peut se ruiner soi-même. Par la seule force d'un cerveau pourtant brillant. (Il avait paraît-il un QI de 181, supérieur à celui d'Einstein!)
Les images de cet homme, vieilli et le regard perdu, en disent plus qu'un long discours.


lundi 14 janvier 2008

Le blues / Pura Fe'

Pura Fe’ est une artiste du label américain Music Maker. Trois de ses titres étaient présents dans l’album « MUSIC MAKER – The Lost And Last Blues Survivors » qui a reçu de multiples récompenses (Prix de l’académie du jazz 2005 – Choc Jazzman 2005…).
(c'est de là que je la connais d'ailleurs puisque j'ai acheté cet album!)

Pura Fe’ est indienne Tuscarora par sa mère et revendique l’influence de la musique indienne dans le blues. Chanteuse/auteur/compositeur, poète, danseuse, actrice, enseignante et militante, Pura Fe’ est l’un des membres fondateurs du célèbre trio vocal amerindien Ulali qu’elle a quitté récemment pour mener une carrière solo.
Sa voix pleine de feeling et son jeu de guitare acoustique lap steel (guitare slide jouée à plat sur les genoux) nous transmet le message ancestral du Monde Indigène et nous raconte comment l’histoire unit dans l’esclavage les Noirs et les Indiens du sud.
(extraits pris sur www.bluesweb.com)

"Blues Internacional"



"Scarlet's walk"

samedi 12 janvier 2008

de Broca

Je ne sais pas encore comment aborder ce chantier qui m'attend.
de Broca va prendre une place importante sur ce blog, c'est évident, inévitable.
Sera-ce en un article à la longueur extrême ou par petites touches?
Je n'ai pas encore choisi.

En attendant...

L'homme de Rio (1964) est généralement LE film que l'on voit en premier ou dont on se souvient lorsque l'on pense à de Broca.
C'est vif, intelligent, drôle. Françoise Dorléac (hélas absente de cet extrait) avait un chien, une nature qui manque cruellement à sa soeur à mon sens!
Deneuve n'a réellement approché le sex-appeal de Dorléac que dans "Le sauvage" un beau film de Rappeneau avec Montand.





"Claudius"

J'ai mis ce court-métrage, que j'avais fait peu de temps après le décès de mon oncle (en 98 déjà!), sur "You Tube".
Claude a travaillé toute sa vie pour le théâtre. Il aimait les acteurs. Il a été l'administrateur du théâtre de la Michodière et donc, le bras droit de Pierre Fresnay qui était aussi un peu son père spirituel.
Il a aussi été Directeur de ce même théâtre puis secrétaire de Jacqueline Cormier.
C'était un déconneur et nous étions très proches sur cela aussi.
Il a monté, lorsqu'il était directeur de la Michodière, une pièce d'un auteur tchèque Pavel Kohout qui s'appelle "Pauvre assassin" et qui est l'une des plus belles choses que j'ai vue de ma vie au théâtre. Claude Rich y était, comme souvent, fabuleux. J'avais vu la pièce six fois à l'époque (certes, j'avais mes entrées mais quand-même!).
La photo que j'utilise dans le court-métrage a été faite à la fin d'une représentation devant une multitude de célébrités des AFA (Artistes Français Associés qui n'existe plus) dont mon oncle était le trésorier.
Il avait trouvé le moyen de côtoyer des gens qu'il admirait sans forcément être lui sur le devant de la scène.
Il a quand-même joué un peu la comédie et notamment six représentations du "Neveu de Rameau" avec Fresnay où il était la doublure de Julien Bertheau. Il y a d'ailleurs une photo que j'aime beaucoup dans le court-métrage.
Il a une apparition avec Brialy dans "Et ta soeur" de Maurice Delbez (1958), un film avec Fresnay et Arletty.
Il joue un petit rôle en compagnie de son grand ami Robert Deslandes dans la pièce "Laurette" avec Michel Roux et Danièle Lebrun, filmée pour "Au théâtre ce soir" et qui est sortie en dvd dont je prends quelques images.
Il a une apparition en maître d'hôtel, un vrai beau gros-plan, dans "Voyage à Rome" (1992) de son ami Michel Lengliney.

Je pense souvent à Claude et il me manque mais je sais qu'il doit se marrer là-haut avec Brialy, Poiret et les autres...

Patrick Dewaere

C'est toute la magie de You Tube, la possibilité de tomber sur de jolies petites choses comme cette vidéo bricolée hommage à Dewaere.
Félicitations à Jonatan79 et à sa sensibilité. Il a utilisé la chanson de Raphaël (la seule vraiment très belle de son album "Caravane","Chanson pour Patrick Dewaere") et un petit bout de la bande-son de "Coup de tête". Les images sont essentiellement tirées de "F comme Fairbanks" et de "Coup de tête" justement.
Vous reconnaîtrez aisément la dernière phrase que j'ai moi-même utilisée dans mon bidouillage sur France Dougnac.

vendredi 11 janvier 2008

Bande à part

"Bande à part" porte presque à lui tout seul sur les épaules le poids de la légèreté de la Nouvelle Vague, de la ludique et joyeuse insouciance. Ce qui n'en tempère pas l'évidente profondeur.
Voir "Bande à part" à 19 ans en 1979, quinze années après sa sortie est un bonheur d'étudiant en cinéma sans limite. OUI ce film est largement aussi représentatif de la Nouvele vague qu' "A bout de souffle" et a influencé des générations de cinéastes.
("Dans Paris" de Christophe Honoré essaie de retrouver un peu cette ambiance avec plus ou moins de bonheur.)
Claude Brasseur et Sami Frey y accompagnent Anna Karina... tous les trois éclatants de jeunesse.
Il est désolant de ne pouvoir trouver ce dvd en France autrement que par le biais d'un import américain ou anglais...
J'aimerais tant le revoir ce film, l'un de mes préférés de JLG!

Et ce petit gag, emblématique du film!
Deux garçons et une fille se tiennent par la main ; trois gamins!

samedi 5 janvier 2008

Le blog d'une amie

Elle aime les indiens, les voitures, les bateaux, les motos, le cinéma, la musique, les années 50 bien entendu... et les mots... petits billets d'humeur joliment troussés.
Elle a parfois un sale caractère mais c'est mon amie et je l'aime.

http://arguinfrance.blogspot.com

mardi 1 janvier 2008

L'important c'est d'aimer









Pour tous les petits jeunots pour qui ce titre n'évoque qu'une chanson d'un faux bonze à bonnet, chanson nullissime au demeurant, voici l'origine de tout!
Ou comment le personnage joué par Romy Schneider prend toute la durée du film pour apprendre à dire : "je t'aime".
Un film magnifique à graver au fronton du panthéon de la cinéphilie!
Ecoutez la musique sublime de Delerue, comme dans "Le mépris" elle porte l'émotion.
Ce film est le seul film français valable de Zulawski qui passera le reste de sa carrière à courir derrière.
Romy, Dutronc, Kinski, Claude Dauphin... ils sont tous fabuleux! Et puis c'est le seul film (OK l'un des seuls films Monsieur Yves S., je n'ai pas vu "Le jardin des Finzi-Contini") où Fabio Testi joue vraiment la comédie...


La noirceur et la folie du monde! Pourquoi ce film est-il le plus beau, l'unique de Zulawski? Parce que chaque folie est différente... de la folie clown-triste suicidaire d'un Dutronc génial (c'est son meilleur rôle!) à la folie malsaine du pouvoir (Dauphin), en passant par la folie artistique et déjantée (Kinski),sans oublier la folie alcoolique, autrement dit le delirium-tremens (Michel Robin, extraordinaire comme d'habitude)... Romy et Fabio Testi se démènent au milieu de tout ça!


Car la folie n'est intéressante que couplée à une certaine "normalité"... normalité relative représentée par le couple vedette.
Dans les films qui suivront, Zulawski fera jouer tous ses acteurs dans l'outrance. Tous ces personnages seront des cinglés aux mimiques grotesques et yeux révulsés... et ça ne marche plus.
Trop de folie tue la folie!