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mardi 16 décembre 2008

Un nouveau poème

Soyons clairs, je ne me compare évidemment pas aux immenses poètes cités sur ce blog, ni ne compare mes rimes aux beautés éternelles qu'ils composèrent.
Il se trouve juste que j'aime parfois jouer avec les rimes.
Ainsi il y a, au tout début de ce blog (archives 2007) certains de mes poèmes que je trouve présentables.

Il se trouve que nous avons devisé récemment avec mon amie Arguin sur le thème de l'amnésie et qu'elle m'a inspiré un poème. Comme elle en fut la muse, ce poème lui est tout naturellement dédié.

L'amnésique

Je suis un amnésique, perdu au fond de moi
Mais je l'oublie tout le temps, car telle en est la loi
Et si je vous l'avoue en un rapide éclair
C'est que je m'en souviens en ce beau soir d'hiver

Je vis au jour le jour, le coeur un peu défait
Sans connaître les bonheurs, les malheurs qui m'ont fait
Je vis intensément chaque seconde qui passe
Et m'applique à ce que jamais mon tourment ne me lasse

Je vis comme les sages, mais contraint et forcé
Tous les moments présents dont je suis prisonnier
Je m'imprègne, je m'imbibe comme un forcené
Car je sais que demain j'aurai tout oublié

à Arguin

13.12.08

samedi 13 décembre 2008

La poésie

Il en est, pour moi, de la poésie comme de la cuisine, de la musique ou de n'importe quel art. Certains aiment les cubistes, le cinéma américain, la cuisine asiatique (choix non anodin !) et le rock des années soixante. D'autres préfèreront les impressionnistes, Rohmer, la cuisine traditionnelle française et le hip-hop.
Bref, la sonorité des mots vous touche ou non, les images que déclenche le poème vous transportent ou non et le fond du poème vous parle... ou pas.
Dire Ronsard est une truffe, seul Nerval existe, ou encore, je n'aime pas Hugo, Lamartine et Aragon ne présente pas un intérêt débordant. Comme toute déclaration ultime et péremptoire sur l'art, d'ailleurs, qui clôt le débat sans espoir de retour.
Ces artistes nous ont concocté des mets si différents que chacun peut y trouver son plaisir.
Pour être franc, je ne connais pas grand chose à la poésie. Je me suis acheté une anthologie pour pallier un peu mes lacunes et retrouver de vieilles références oubliées, chéries ou non.
Ce texte est une justification a posteriori d'un qualificatif, un peu hâtif sans ses explications, dont je me suis permis d'affubler les commentaires d'un garçon charmant au demeurant sur un blog ami. Ce qualificatif peu amène était "lyrico-cucul". Et c'est aussi une explication, forcément subjective, de ma vision du fameux poème de Lamartine, "Le lac".
Je ne suis pas fan de : " Ô temps ! suspends ton vol, et vous, heures propices !
Suspendez votre cours :
Laissez-nous savourer les rapides délices
Des plus beaux de nos jours ! "

Ce n'est pas mon ami Yves Sarda, je suis sûr, qui me contredira là-dessus. Lui qui a fait une nouvelle traduction du "Roméo et Juliette" de Shakespeare pour un spectacle en Suisse, expliquant que la plupart des traductions existantes sont devenues injouables. En fait, impossibles à dire. Sa relecture "sonne" merveilleusement et fera date j'en suis sûr.
Tel est bien le problème. Je me suis rendu compte très tôt que je jouais quand je lisais, peu importe ce que je lisais d'ailleurs (romans, poèmes, scénarios, pièces de théâtre...). C'est pour ça que je suis incapable de lire un roman à toute vitesse car je joue tous les dialogues dans ma tête, comme dans un film.
Vous voyez, j'imagine, maintenant très bien où je veux en venir.
Ce que "Le lac" exprime est magnifique, nul doute là-dessus mais essayez juste de le dire... le côté pompier-premier degré ne me touche pas, ne m'émeut pas comme il faudrait, comme ces longues odes interminables et prétentieuses du père Hugo. (Cf la diatribe contre Napoléon qui circule sur le net, voulant faire croire aux naïfs ignorants que ce texte s'adresse à notre Nicolas de président !).

Alors qu'Hugo était capable d'écrire des beautés comme "Vieille chanson du jeune temps" que mon père m'a fait découvrir récemment en un écho fort à propos et bien vu à la chanson de Cabrel "La robe et l'échelle"

"Je ne songeais pas à Rose ;
Rose au bois vint avec moi ;
Nous parlions de quelque chose,
Mais je ne sais plus de quoi.

J’étais froid comme les marbres ;
Je marchais à pas distraits ;
Je parlais des fleurs, des arbres ;
Son œil semblait dire : Après ?

...

Je ne vis qu’elle était belle
Qu’en sortant des grands bois sourds.
- Soit ; n’y pensons plus ! dit-elle.
Depuis, j’y pense toujours."



ou encore ce qui suit :

"Demain, dès l'aube, à l'heure où blanchit la campagne,
Je partirai. Vois-tu, je sais que tu m'attends.
J'irai par la forêt, j'irai par la montagne.
Je ne puis demeurer loin de toi plus longtemps.

Je marcherai les yeux fixés sur mes pensées,
Sans rien voir au dehors, sans entendre aucun bruit,
Seul, inconnu, le dos courbé, les mains croisées,
Triste, et le jour pour moi sera comme la nuit.

Je ne regarderai ni l'or du soir qui tombe,
Ni les voiles au loin descendant vers Harfleur,
Et quand j'arriverai, je mettrai sur ta tombe
Un bouquet de houx vert et de bruyère en fleur. "


Je ne suis pas contre, loin s'en faut, les tubes poétiques.
Ainsi le trop connu "Mon rêve familier" de Verlaine me cloue-t-il encore régulièrement, dans sa beauté évidente et l'écho implacable qui y résonne en moi.
De même pour "Les sanglots longs Des violons De l'automne..."
Baudelaire, Rimbaud bien sûr et "Le pont Mirabeau" d'Apollinaire... que des tubes, et bien mérités.

Un petit article sur ce blog ne suffira pas à parler de poésie et mon Anthologie m'attend pour de nouvelles découvertes.

Mais je ne finirai pas sans un gage de bonne foi, en disant que le Lamartine de "L'isolement" me touche infiniment plus :

"Souvent sur la montagne, à l'ombre du vieux chêne,
Au coucher du soleil, tristement je m'assieds ;
Je promène au hasard mes regards sur la plaine,
Dont le tableau changeant se déroule à mes pieds.

..."


J'ai découvert aussi, il y a quelques années, Claude Roy et suis tombé en amour pour "Petit Matin" :

"Je te reconnaîtrai aux algues de la mer
au sel de tes cheveux aux herbes de tes mains
Je te reconnaîtrai au profond des paupières
je fermerai les yeux tu me prendras la main

Je te reconnaîtrai quand tu viendras pieds nus
sur les sentiers brûlants d'odeurs et de soleil
les cheveux ruisselants sur tes épaules nues
et les seins ombragés des palmes du sommeil

Je laisserai alors s'envoler les oiseaux
les oiseaux long-courriers qui traversent les mers
Les étoiles aux vents courberont leurs fuseaux
les oiseaux très pressés fuiront dans le ciel clair. "


Nous reparlerons poésie, c'est sûr !

p.s : merci à Arguin et à Chris de m'avoir rappelé que... j'aimais la poésie !

dimanche 7 décembre 2008

Pour Arguin

Arguin est une amie, une amie qui n'aime pas l'opéra et, ma foi, je ne peux pas l'en blamer. Je ne suis pas persuadé de l'aimer moi-même dans le sens où on l'entend habituellement. Je suis plus un amoureux des grands airs.
Peu d'air me font pleurer. "Mon coeur s'ouvre à ta voix" est de ceux-là. C'est normalement un duo beaucoup plus long que ce petit extrait, duo que je posterai moi-même sur You Tube car je n'ai pas trouvé mon bonheur. Mais comme je suis un petit malin, et que je sais que les images de Rita Hayworth vont plaire à mon amie, j'en profite pour essayer de l'émouvoir avec la beauté renversante de la musique également.
Je ne cherche pas à te convaincre, juste à entrouvrir une porte.

Le montage de cette vidéo est de wthte. Vous pouvez aller voir ses vidéos sur You Tube. Ce sont de petits bijoux.


p.s : Mais si... le voilà donc, mon bonheur ! La version exacte que je possède et que je voulais poster. Ayez la patience d'écouter jusqu'au bout, c'est la fin en duo qui tire les larmes.






samedi 27 septembre 2008

Paul Newman mon (anti) héros est mort


Bon anniversaire Stèph, même si aujourd'hui on a appris la mort de Paul Newman.
Bon, tu as du bol, il est mort hier en fait... le décalage de l'évènement et de l'annonce. Et puis, pour être honnête, tu n'y es pour rien.
Moi ça me fout un blues terrible. Je sais bien qu'il ne faut pas vivre dans le passé, encore moins dans le futur, que le moment présent seul existe comme ils disent, il n'empêche.
A l'annonce de sa mort, je nous ai revus petits étudiants, gamins en école de cinéma, toi qui étais plutôt Steve Mc Queen et moi plutôt Paul Newman, comme il y avait des fans de Delon ou de Belmondo.Finalement, je pense que tu avais choisi le vrai héros des deux.
Je me souviens, quelques années auparavant, mes discussions animées avec mes copains de collège qui ne connaissaient que "La Tour infernale" et qui héroïsaient mon idole sans rien en connaître vraiment. Je leur parlais de "Hud", de "Luke la lain froide", du magnifique "Clan des irréductibles", film commencé par un tâcheron oublié et bel et bien réalisé au final par Newman lui-même. Il avait réalisé "Rachel Rachel" trois ans auparavant mais n'est-ce pas ce film méconnu qui lui donna envie de faire de la mise en scène par la suite et de réaliser plusieurs films que je sais majeurs et que je n'ai pas vus ? Il faudra que je demande à Skorecki, peut-être le sait-il ? Et il me doit bien ça, moi qui me suis démené pour qu'il ait une copie de "Shadow box", une réalisation de Newman pour la télé qu'il avait adoré. Je suis bien heureux d'avoir tous ces films à découvrir à présent. En tout cas, "Le clan des irréductibles " est un film qui restera dans mon panthéon personnel. Newman a même réussi à être dans un des Hitchcock les plus étranges, "Le rideau déchiré". J'adore ce film et je ne suis pas certain de n'être qu'aveuglé par l'amour que je porte à Newman.Qu'il était bon d'être ado dans les années 70-80. Les grèves télévisuelles post 68 me mettaient en joie car elles signifiaient, à l'époque, un bon film à la télé. Je rentrais le coeur battant à la maison en souhaitant que la télé soit en grève. Et il y eut une série de films incroyables, formateurs pour moi, "Les feux de l'été", "Doux oiseaux de jeunesse", "La chatte sur un toit brûlant", "L'arnaqueur", "Le plus sauvage d'entre tous" déjà cité etc...Newman, pour moi, c'était une démarche incroyable, une façon inimitable d'ouvrir une canette de bière et, disons le tout net, un loser magnifique ! Oui Mc Queen était presque plus héroïque, plus énigmatique aussi sans doute, c'était "Au nom de la loi", c'était un des sept mercenaires. Il est intéressant et un peu triste de noter qu'aucun de ces idiots de journalistes n'ait parlé de l'amitié qui unissait Newman et Mc Queen. On s'en fout, je le sais, on le sait. C'était écrit dans des bouquins sur l'un ou sur l'autre au siècle dernier. "L'arnaqueur" est à mettre en balance avec "Le Kid de Cincinatti", l'un sur le billard et l'autre sur le poker, même si l'on est obligé de reconnaître que le premier est plus réussi, surtout grace à l'histoire d'amour d'ailleurs, qui est raté et artificielle dans "Le Kid..." et sublime et poignante dans "L'arnaqueur". Et puis, ils avaient tous les deux la passion de la course automobile.Je me souviens que Mc Queen lorsqu'il se savait malade avait fait un appel, il avait demandé à ce que l'on prie pour lui. Et toi, Stèph, tu m'avais dit : " je ne crois pas mais je l'aime tellement que je vais prier pour lui...". Je me souviens que ça m'avait bouleversé et que je t'avais dit que ta prière valait dix mille fois plus que la mienne, petit catho croyant de base. Certes, ça ne l'a pas sauvé mais ça m'a marqué. Il est ironique que Newman soit mort d'un cancer du poumon, comme Steve, lui qui a toujours férocement lutté contre le tabac. A moins qu'il ne soit devenu un fumeur invétéré sans que je le sache mais bon...Stèph, mon ami, nous approchons tous deux gentiment de la cinquantaine (tu as une légère avance) et la mort de Newman la veille de ton anniversaire est encore un peu plus de notre jeunesse qui fout le camp. Aucune raison d'être triste, peut-être juste un peu nostalgique quand-même. A cet instant, je revois nos deux héros (le tien est parti il y a 28 ans quand-même !) à la fin de la "Tour infernale", film qu'ils ont tenu à faire ensemble et je me dis aussi que s'il y a un paradis et des circuits de bagnoles là-haut, ils doivent s'éclater et se tirer la bourre dans un joyeux vavavoum !
Bon anniversaire mec !

jeudi 28 août 2008

Un an déjà


Le 19 août de cette année, cela a fait déjà un an qu'Yves nous a quitté. Yves Delville mon ami, plus connu sous le nom de Francis Ryck comme vous le savez déjà si vous avez lu ce blog ou si vous êtes de mes amis.

Je ne l'oublie pas et il me manque bien souvent, pas seulement les tristes dimanches, dimanche qui était "notre" jour, jour qu'il a choisi pour partir vers d'autres horizons, à 13h00, l'heure à laquelle je sonnais bien souvent à son interphone avec quelques victuailles et une bonne bouteille pour passer une partie de la journée avec lui.

Les choses bougent lentement. Il est question d'un téléfilm adapté de "Drôle de pistolet" qui donna "Le silencieux" de Pinoteau en son temps. Pinoteau passa complètement à côté de l'univers de Ryck, souhaitons que le téléfilm réussisse à capter son univers si particulier et envoûtant.

Je ne résiste pas à vous faire part de la dédicace cocasse et lugubre qu'il me laissa sur mon exemplaire de "Fissure" :

Ce traineau, attelage de chiens enragés, conduit ma dépouille vers de sombres forêts. Il neige et il ne reste plus une seule allumette.

Francis Ryck.

C'est tout lui.

vendredi 4 juillet 2008

Par suite d'un arrêt de travail



Il y a quelque chose qui ne va plus dans le royaume de France ! Que n'ai-je lu comme stupidités sur ce film ? Surfer sur le poujadisme (mon Dieu ce mot devrait être interdit tellement il est utilisé à tort et à travers pour dévaloriser !) ambiant dans Libé, manichéen ou caricatural ailleurs... Au secours ! Ce film est tout le contraire, un petit bijou de subtilité et de tendresse. Oui, une vraie tendresse se dégage pour les personnages auxquels on s'attache instantanément. Une comédie intelligente, un road-movie, une histoire d'amitié avant tout ! Car, c'est ça le plus beau et le vrai sujet du film. La satire sociale n'est que le mac- guffin, le prétexte à raconter une amitié naissante comme l'on raconterait une histoire d'amour naissante. Il me paraît énorme que personne n'ait vu cela ou pire ne l'ai apprécié à sa juste valeur. La vraie réussite est là, dans l'incarnation parfaite des deux personnages, TOUTE EN FINESSE et je maintiens, par Timsit et Berling. Le duo fonctionne magnifiquement. Mes fidèles lecteurs savent que de Broca a une place très importante dans mon coeur et je vais donc même jusqu'à dire que Frédéric Andréi, avec ce film, a fait un peu du de Broca moderne, ce qui à mes yeux est le compliment ultime. Ce qui veut dire qu'il faut regarder un peu plus loin que le bout de son nez, sortir un peu des chtis et courir voir ce film qui raconte une jolie histoire qui est bien filmé, bien rythmé. Quoi demander de plus ? Merci Frédéric Andréi, j'espère que l'on ne vous resservira pas du postier-Diva toute votre vie et j'attends la suite avec impatience car vous avez déjà un fan en ma modeste personne.

vendredi 13 juin 2008

Sagan vs Piaf


D'abord commencer par être honnête et avouer n'avoir vu La môme qu'assez tard, difficilement, par petits bouts car enregistrée sur disque dur du décodeur du câble. Avouer n'avoir pas beaucoup aimé. La reconstruction fait un peu toc et non, Marion Cotillard n'est pas aussi bien que ce que l'on a voulu dire. Elle fait une performance d'actrice qui se voit et que jamais l'on n'oublie. Je suis persuadé que pas mal de lecteurs ne seront pas d'accord avec ces lignes mais, pour ma part, je n'ai jamais oublié que je voyais Marion Cotillard interprétant Piaf. Et puis il y a le film lui-même, léché comme un timbre, et au final dénué de la moindre émotion.
Sylvie Testud est d'une autre trempe, ça ne s'explique pas, c'est comme ça. C'est une immense actrice et ça se voit dans la manière qu'elle a abordé son imitation à elle. Oui, c'est vrai, dans les deux cas, il s'agit bien de singer qu'on le veuille ou non. Mais ce que l'on voit de Testud dans Sagan est porteur d' émotion. Elle l'incarne véritablement. L'imitation laisse place à une intégration et l'on voit Françoise Sagan qui ressemble à Sylvie Testud ou bien Sylvie Testud qui ressemble à Sagan mais au final, cela donne un personnage qui existe et qui ne doit pas être si éloigné de ça de la Sagan. Comme Tchouang-tseu, on ne sait plus trop, après avoir rêvé d'un papillon, si nous sommes Tchouang-tseu ayant rêvé qu'il était papillon ou un papillon ayant rêvé qu'il était Tchouang-tseu. Sylvie Testud dit que Sagan lui a beaucoup apporté et ça se voit ; elle ne lui apportera probablement pas un oscar mais lui laissera beaucoup plus en bagages pour ses rôles à venir. Et puis il y a le film. Vraiment pas mal, rythmé, se regardant avec plaisir... A croire que Diane Kurys s'est attachée à faire un film qui ressemblerait à un roman de Sagan et si elle n'y parvient pas toujours, les moments réussis y sont bien attachants. Et puis, il y a quelques jolis plans simples et beaux, simplement beaux. Le téléfilm rallongé et montré en deux parties perdra probablement ce joli rythme qui emballe l'histoire et la rend agréable à suivre. Bien sûr, l'auteur de ces lignes, s'il aime énormément la chanteuse Piaf, avait une réelle adoration pour Sagan même s'il l'avait un peu délaissée sur la fin. Sagan m'a littéralement appris à lire. Je crois bien que je n'aimais pas lire avant de tomber sur elle et j'ai lu tous ses premiers romans avec boulimie. En voyant le film, j'ai repensé à l'époque où j'habitais dans le septième arrondissement et où je vis Sagan débarquer pour commander une pizza dans ma pizzeria favorite où je dînais seul. Elle avait l'air seule et triste. Je n'ai pas osé lui parler. Je le regrette aujourd'hui. Au pire, elle m'aurait envoyé sur les roses, et alors, la belle affaire ! La peur de ce qui peut arriver est un frein débile. Sagan vivait le moment et elle avait bien raison. Certains critiques, un peu tièdes face au film, ce que je peux très bien comprendre d'ailleurs, ont dit que l'on avait envie de se jeter sur un livre de Sagan en sortant de la projection. Rien que pour ça, Sagan le film vaut le coup. Je ne me suis pas rué sur mes cd de Piaf après La môme. Pour moi, Sagan bat Piaf par K.O.

samedi 24 mai 2008

Le kiosque est fermé

C'était un kiosque à journaux qui ressemblait à tous les autres et pourtant...
Il était bien plus que ça notre bon vieux kiosque de la Place de Clichy, bien ancré près de La Librairie de Paris, du Quick et du métro...
C'était un lieu où l'on aimait à se retrouver, passer un petit moment avec Omar ou Patrice, basculer le lourd présentoir en bois, à droite, venir s'installer à côté d'eux, puis parler de tout et de rien. Avec Omar, souvent de cinéma bien sûr car Omar est cinéphile, discussions entrecoupées d'irruptions de clients chamarés venant chercher journaux ou magazines. Parfois, on y croisait même les amies ou amis du quartier, amis bien souvent rencontrés grâce à Omar d'ailleurs. Omar, c'est un lien social et amical à lui tout seul, grâce à sa chaleur, sa façon inimitable de recréer une famille fort nombreuse où tout le monde parle à tout le monde, sans frontières d'aucunes sortes. Le Maire, son surnom, lui va comme un gant...Pour beaucoup, Patrice était beaucoup plus difficile d'accès au kiosque mais quand vous aviez gagné sa confiance et son amitié, de beaux moments vous attendaient. Et l'abattage d'Omar faisait presque oublier que c'était Patrice le gérant officiel.
Putain, comme il va nous manquer ce kiosque ! Le sourire d'Omar, la mauvaise humeur de façade de Patrice. Le mardi 27 mai 2008 donc, ils vont rendre les clés.Quelqu'un d'autre reviendra prendre ce kiosque probablement mais nous serons tous à jamais orphelins de ce petit îlot hors du temps, de ces moments de répit où le temps semblait s'arrêter. Les inititiés ont même pu voir un Patrice hilare et un Omar de mauvaise humeur. Oui, décidément le lieu de tous les possibles, comme cette superbe fête de la musique de 2003.
Une page se tourne, une belle histoire s'arrête. Omar et Patrice partent vers de nouvelles aventures. Nous leur souhaitons bonne chance, bon vent, plein de bonheur, les remercions pour tous ces beaux moments et restons comme des cons avec notre tristesse et notre nostalgie.

jeudi 8 mai 2008

Nougaro Paris Mai

J'avais huit ans en 68 alors, ne comptez pas sur moi
Ils vont nous en servir de leur anniversaire
Oui mais mai Paris mai
Mai mai mai Paris me trotte dans la tête
Du beau du bon Nougaro découvert dernièrement
Et puis si j'étais né rien que huit ans plus tôt
J'aurais sans doute moi aussi eu envie de rêver
Rêver de changer les choses
Envie d'un autre monde
Encore cruellement d'actualité finalement


Paris Mai
envoyé par mouche45

mercredi 30 avril 2008

Coup de gueule... A propos de "Ca$h" d'Eric Besnard

Je n'ai jamais eu une tendresse particulière pour les critiques de cinéma. Surtout pas pour ceux qui se cantonnent à dégommer un film en trois phrases assassines ou jeux de mots foireux. J'ai et j'aurai toujours plus de respect pour le tâcheron de service qui a souvent mis plusieurs années de sa vie à monter son film aussi nul soit-il que pour le plumitif qui le descendra en deux secondes, parfois sans-même l'avoir vu ! Je préfère le critique qui se coltine l'art difficile de l'enthousiasme, qui donne envie d'aller voir un film, qui sait expliquer pourquoi c'est bien, pourquoi il aime. C'est d'ailleurs ce que j'essaie de faire ici sur ce blog... parler de mes enthousiasmes du mieux possible.
Il y a quatre noms qui sortent du lot pour moi. Il y a eu, avant tout le monde, Jean-Louis Bory qui savait tellement faire partager ses émotions... Je l'adorais et l'écoutais beaucoup... La vie l'a tué. Il y a bien évidemment Gérard Lefort que j'aime beaucoup. Même si je suis loin d'être toujours d'accord avec lui, le lire est toujours un plaisir. Je suis obligé d'avouer que je suis un peu passé à côté de Daney que je découvre maintenant. J'avais aussi vu une émission fabuleuse prêtée par un ami où il parle seul face à la caméra et que j'adorerais revoir. Il avait déjà l'air malade sur ces images.
Et puis il y a Louis Skorecki qui est hors-norme, qui s'auto-proclame seul et dernier véritable critique, qui agace, séduit et qui est abondamment cité sur ce blog. Il était ce qui restait de Libé pour moi, voilà. Je me précipitais sur ses chroniques et n'achetais plus ce journal que pour lui. Il reste Lefort me direz-vous ? Oui, mais bon... tellement épisodique... Et puis le coeur n'y est plus vraiment. J'achète toujours Libé le mercredi par habitude ou par acquit de conscience. Skorecki, lui, est presque devenu un ami virtuel !
Tout cet avant-propos pour quoi au juste ?
Pour m'excuser d'avance car je vais dire du mal et jouer les critiques que je n'aime pas.
Je vais dire à Monsieur Eric Besnard, auteur du film Ca$h, que l'on ne peut pas se réclamer de de Broca ou même de Verneuil quand on n'a pas le sens du rythme. Je viens de voir son film. Déjà, Eric Besnard a écrit le scénario tout seul comme un grand, ERREUR mon bon Monsieur ! de Broca disait : "je ne pense pas que mon univers personnel suffise à intéresser le spectateur, c'est pourquoi j'aime m'entourer des autres, car mon univers plus celui d'untel et d'untel etc. là, ça peut commencer à devenir intéressant !". Eh oui ! Il y a un gros secret là-dessous ! Vous n'avez pas écrit un scénario, vous avez écrit une histoire, pas honteuse d'ailleurs et qui aurait pu se suivre avec plaisir et presque se suffire à elle-même si vous aviez eu ce sens du rythme qui vous fait cruellement défaut. C'est pas compliqué une comédie ! ça s'accélère. Chez vous, les personnages sont des stéréotypes qui n'existent pas et, beaucoup plus grave, il n'y a pas de vision, pas de point de vue. Je commence à réentendre le nom de de Broca, par- ci, par-là, jusque dans la bouche d'Akhenaton rappeur d'I Am dans "Première" qui dit aimer les cinéastes de comédie comme Oury ou de Broca. Mais comment est-ce possible ? Comment peut-on décemment mettre ces deux cinéastes dans le même panier ? de Broca m'avait confié qu'il n'aimait pas Oury car il n'avait pas de point de vue, aucune vision ! Oh comme je suis d'accord !
C'est plutôt très bien que "Bienvenue chez les Ch'tis" ait battu "La grande vadrouille". Dans le premier, il y a une certaine humanité au moins... c'est déjà ça ! Le succès colossal du film de Danny Boon est à rapprocher de la liesse qui suivit la victoire de l'équipe de France au Mondial de 1998. L'assimilation Nord-Sud faisant place au Black-Blanc-Beur... Dans les deux cas, une jolie bouffée d'oxygène et un rappel à l'humain. Dans le même temps, Thomas Langman se ramassait plus ou moins avec son essai de multinationale européenne astérico-obélixienne. Tout n'est peut-être pas perdu finalement !
Pour finir donc, trois conseils à Eric Besnard pour la prochaine fois, s'il s'attelle à une nouvelle comédie :
1) Ne pas écrire seul (quand est-ce que les cinéastes comprendront enfin qu'il est mille fois plus dur de réussir une comédie qu'un drame et qu'il n'y a pratiquement pas d'exemple de bonne comédie écrite seul !)
2) Essayer d'avoir un point de vue sur l'histoire et sur les personnages
3) Accélérer le tempo... Prendre des cours de danse peut-être !

Et surtout surtout ne pas se réclamer de mon idole Philippe de Broca.
Voilà, j'ai dit à peu près tout ce que j'avais à dire et, désolé si j'ai été un peu cash !

p.s : j'ai beau lire et relire cet article, je ne peux m'empêcher de penser que je suis définitivement plus à l'aise dans l'amour que dans la détestation... On ne se refait pas !

jeudi 3 avril 2008

Merci qui ?

Oui je sais, ça devient lourd !
Mais j'adore ce qui suit !
Deux pures merveilles !
Est-ce de la Country, du Folk, du Blues Rural ? Je ne sais pas, on s'en fout des étiquettes de toute façon, mais c'est de l'émotion en barre en tout cas.
Et, devinez où j'ai trouvé ça ?
Non ? Vous ne trouvez pas ?
Vous, vous êtes nouveau sur ce blog !
Oui oui... encore lui. Encore Louis.
Merci Skorecki !

Steve Young Alabama Highway


Il est vraiment très émouvant ce vieux black qui pleure !
Il faut dire que la chanson...

Townes Van Zandt Waitin'around to die

mardi 25 mars 2008

Ryck for ever


Je travaille beaucoup sur ce blog... aussi.

Encouragements et commentaires seraient les bienvenus.

http://francisryck.blogspot.com/

Carl Hiaasen / Yves Sarda


Tout commence toujours par une histoire d'amour... ou d'amitié...
Au fond, c'est pareil ! L'amitié n'est que de l'amour sans sexe... cette définition un peu primaire n'est pas si conne que ça, après tout !
Ma découverte de Carl Hiaasen me vient d'en haut, de première main comme qui dirait. Quoi rêver de mieux que d'être initié à Hiaasen par son traducteur himself. Yves Sarda, puisque c'est de lui qu'il s'agit est mon ami depuis... (mince, je ne sais plus... je n'ai pas la mémoire des dates, lui oui ! presque deux ans ou plus, je ne sais pas... c'est plutôt bon signe cette vague idée de s'être toujours connus ...). Un petit resto de la rue Biot, hélas fermé à présent. Moi, seul à ma table... non, je ne trouve pas ça triste une personne seule au resto... c'est triste si la personne est triste, sinon...
Lui, avec une amie, qui parle de Woody Allen. Woody is my lucky charm. Il fut déjà en son temps le déclencheur de mon amitié avec Paul, le chef-op d'Egoyan dont je vous parlerai plus tard.
Yves est devenu mon ami assez vite. Etait-ce déjà lors de notre discussion ce soir là? Il est devenu mon ami de façon presque évidente, au niveau purement humain, avant que je ne réalise qu'il était un très bon traducteur, avant que je ne réalise qu'il était encore plus cinéphile que moi... Il a même gagné à Monsieur Cinéma ce qui, pour moi, représente un exploit non négligeable... Vous vous rendez compte, c'était l'époque où il fallait pouvoir dire oui entre cinq à sept fois sur sept pour pouvoir gagner. A des questions du style, un film américain de 1959 d'Arthur Penn avec paul Newman... Oui, bon, celle là est plutôt facile car j'ai choisi une question à laquelle je pouvais répondre mais vous voyez l'idée.
Mais revenons à Carl Hiaasen ! Il a fait l'objet d'un article dossier dans Le Point qui s'étonnait du manque de notoriété de l'auteur de par chez nous. Quand on a lu le bonhomme, on ne peut que souscrire. Il y a un petit côté frères Coen chez cet homme là ! C'est drôle et cruel en même temps... et totalement barje la plupart du temps. Toutes les histoires se passent à Miami et l'auteur est un écolo militant et acharné, consterné par l'appât du gain qui défigure sans vergogne les beautés naturelles de la Floride, et qui se défoule dans des histoires cathartiques.
Commencer à lire du Hiaasen est très dangereux car vous pouvez vite devenir accro.
D'ailleurs, tel que vous me voyez, et étant dans le secret des dieux, j'attends le prochain avec impatience même si je sais que ces abrutis d'éditeurs ont massacré le titre une fois de plus. Le prochain Hiaasen qui s'appelle Nature girl en anglais va sortir chez nous sous ce titre incroyable et génialement niais de Croco d'île.
Va comprendre Charles ! Je suis bien placé pour savoir qu'Yves a proposé des traductions de titres assez superbes qui n'ont pas été retenues.
J'ai découvert Hiaasen avec Pêche en eau trouble. C'était un bon début, je pense, même si ce livre n'est pas sur mon podium. En même temps, un podium n'a que trois places et il n'y a pas de Hiaasen que je n'ai pas aimé.
Les places sont chères !
Lisez-le, vous ne le regretterez pas ! Il existe en poche. Vous pouvez taper quasiment au hasard. Méfiez-vous tout de même, il a aussi fait des livres pour enfants (sûrement très bien aussi mais toujours pas lus mais ça viendra).
A part le sus-cité, vous pouvez essayer de vous dégotter Mal de chien, Jackpot, L'Arme du crocodile, Cousu main, De l'orage dans l'air, Fatal Song, Queue de poisson... Je les ai tous lus et aimés ! Bizarrement, il n'a eu qu'une adaptation au cinéma et c'est Striptease de sinistre mémoire. Du coup, je ne l'ai pas encore lu celui-là malgré les exhortations d'Yves m'expliquant que le roman n'a rien à voir, que c'est tellement mieux! ... Je me doute. Mais je ne peux me sortir de la tête les images de Demi Moore dansant à poil, grotesque... Un mauvais film peut faire tellement de dégât finalement !
Voilà, je voulais vous parler de Hiaasen et de mon ami Yves par la même occasion. En fait, c'est une idée qui germe depuis un petit moment déjà et ce blog pourrait me servir de ballon d'essai. J'aimerais écrire un petit recueil de nouvelles qui s'appellerait Des nouvelles de mes amis et où je parlerais de mes amis donc... J'y réfléchis.
Vous serez très vite informés.
p.s : le titre du prochain Hiaasen sera en fait Croco Deal (oui Yves, je suis d'accord, c'est pire et le mien était plus poétique ! ) et sortira le 22 mai .

lundi 24 mars 2008

The Darjeeling Limited

Tout était pourtant réuni pour que ce lundi de Pâques soit vite oublié, ou, pire, classé comme de sinistre mémoire.
Une pluie ininterrompue sur Paris, un ciel gris et bas, le froid dû à un vent glacial... bref, sinistre je vous dis !
Et puis finalement, c'est tout le contraire! Wes Anderson a éclairé cette journée de son éclatant talent. Les critiques étaient dithyrambiques ce qui n'est, hélas, pas bon signe pour le plaisir à venir tant on risque la déception après de telles annonces péremptoires ! C'est un peu ce qui m'est arrivé dernièrement avec There will be blood qui m'a au final un peu déçu, malgré le talent évident et intact de Paul Thomas Anderson (tiens, c'est amusant cette homonymie ! ) et quelques images fortes et inoubliables.
Mais revenons à notre film.
Trois frères qui ne se sont pas vus depuis un an (l'enterrement de leur père), se retrouvent à l'occasion d'un voyage en Inde.
Drôle, imaginatif, léger, émouvant, profond, tendre, déjanté, dépaysant, humain, brillant, nostalgique, familial (fraternel même en l'occurrence!)... envoûtant (ah ça oui, j'allais l'oublier celui-là!)... Jubilatoire !!
Une façon de filmer toujours juste. Ah, ces travellings et panos rapides, ces ralentis jamais vulgaires !
Les trois acteurs (Owen Wilson, Jason Schwartzman, Adrien Brody) sont parfaits.
Courez voir ce film !
Et si vous n'aimez pas... eh bien ... tant pis pour vous !
Dès le court-métrage prologue à Paris, la magie opère.
Car Wes Anderson semble être francophile. Apparemment, il vit une partie de l'année à Paris.
C'était le premier film que je voyais de ce monsieur.
Ce qui est sûr, c'est que ce ne sera pas le dernier car je vais m'atteler à voir ses premiers films au plus vite.

En sortant du cinéma, j'ai retrouvé la pluie et le froid et suis rentré chez moi le coeur content. Je me suis fait un thé chaud.
Du Darjeeling ! ... mon thé préféré !
Mais ça n'a rien à voir.

En prime, je vous mets une chanson de la bande-son qui ne vous quittera plus lorsque vous aurez vu le film.
Cette chanson de Peter Sarstedt a été numéro 1 des charts anglais pendant plusieurs semaines en 1969... année de naissance de Wes Anderson.
Elle est étrange cette chanson ; une musique légère, quoique nostalgique, sur un texte d'une réelle profondeur... ça définit bien le film.

p.s : Evidemment que le côté kitsch et ringard est assumé. Attendez d'avoir vu le film avant de juger.


Peter Sarstedt Where do you go to My Lovely

You talk like Marlene Dietrich
And you dance like Zizi Jeanmaire
Your clothes are all made by Balmain
And there`s diamonds and pearls in your hair
You live in a fancy apartment
Of the Boulevard St. Michel
Where you keep your Rolling Stones records
And a friend of Sacha Distel
But where do you go to my lovely
When you're alone in your bed
Tell me the thoughts that surround you
I want to look inside your head
I've seen all your qualifications
You got from the Sorbonne
And the painting you stole from Picasso
Your loveliness goes on and on, yes it does
When you go on your summer vacation
You go to Juan-les-Pins
With your carefully designed topless swimsuit
You get an even suntan, on your back and on your legs
When the snow falls you're found in St. Moritz
With the others of the jet-set
And you sip your Napoleon Brandy
But you never get your lips wet
But where do you go to my lovely
When you're alone in your bed
Tell me the thoughts that surround you
I want to look inside your head, yes I do
Your name is heard in high places
You know the Aga Khan
He sent you a racehorse for chistmas
And you keep it just for fun, for a laugh haha
They say that when you get married
It'll be to a millionaire
But they don't realize where you came from
And I wonder if they really care, they give a damn
Where do you go to my lovely
When you're alone in your bed
Tell me the thoughts that surround you
I want to look inside your head
I remember the back streets of Naples
Two children begging in rags
Both touched with a burning ambition
To shake off their lowly brown tags, yes they try
So look into my face Marie-Claire
And remember just who you are
Then go and forget me forever
But I know you still bear the scar, deep inside, yes you do
I know where you go to my lovely
When you're alone in your bed
I know the thoughts that surround you
`Cause I can look inside your head

dimanche 23 mars 2008

Harmonica

J'ai acheté un harmonica récemment.
Commencer la pratique d'un instrument et voir ça peut provoquer deux réactions totalement opposées : 1) une soif avide et excitante d'apprendre ou. 2)... laisser tomber !
Je ne jouerai jamais comme lui, c'est une certitude, ok ! Et alors?
J'aime son jeu, son humour.
Loin de me décourager, il me donne envie d'apprendre... Le peu que je sortirai de ce petit instrument sera déjà une victoire...

Buddy Greene


dimanche 24 février 2008

de Broca













Le mouvement ou l'immobilité

La première fois que je l'ai vu, c'est lorsqu'il m'a reçu dans sa maison de campagne à Vert-sur- Yvelines ; il m'a présenté à son fils Alexandre, qui devait avoir dans les 14 ans, comme son biographe. Il n'avait pas un gros moral. Sophie Marceau venait de le planter au dernier moment sur un scénario qui lui tenait à coeur et son divorce avec Margot Kidder était encore récent.
Il m'a tout de même accordé presque deux bonnes heures, ce qui était beaucoup pour cet homme qui n'aimait visiblement pas rester trop longtemps en place.
Il allumait régulièrement de longues et fines cigarettes.
J'avais un petit cahier d'écolier sur lequel je prenais des notes.
Je l'entrepris presque immédiatement sur "Le cavaleur", lui disant tout l'amour que je portais à ce film et me risquant à lui dire que le personnage de Rochefort était probablement celui qui lui ressemblait le plus de tous ses films et il le reconnut volontiers.
La boucle est bouclée. Edouard Choiseul, pianiste concertiste de renom, tombe amoureux de la petite fille de son premier amour et, par là-même, réalise enfin que le temps passe.
de Broca a l'art de montrer les symboles de façon abrupte et pourtant légère.
Edouard s'essouffle à courir derrière sa jeunesse, qu'à cela ne tienne, on va le montrer... il court derrière Valentine et ne tient pas la cadence.
de Broca m'avait confié qu'il voulait Montand pour le rôle et qu'il avait été malheureux pendant les deux premières semaines de tournage. Cette scène où il fallait courir derrière une jeune fille de 17 ans était l'une des causes du refus de Montand. La deuxième est qu'il ne voulait pas porter une blouse grise comme le fait Choiseul à la fin du film lorsqu'il vit un moment chez son ami quincailler... édifiant!
Il n'empêche! Heureusement que Choiseul n'a pas été interprété par Montand qui l'aurait Césarifié ( "César sera toujours César et David sera toujours David" nous dit Romy dans César et Rosalie) ou nous aurait resservi le personnage du "Diable par la queue" là où Rochefort lui donne une digne humanité pleine de classe et de retenue.
Rochefort est merveilleux dans "Le cavaleur" ; il y apporte tout son charme et toute sa finesse.
Le titre même recèle ce second degré cher à l'auteur. Si Pierre Maillot, mon illustre professeur de scénario de Vaugirard, y voyait peut-être abusivement le chevalier, le cavaleur doit aussi être entendu dans son sens premier de celui qui court tout le temps et pas seulement du coureur de jupons. Car l'une des thématiques essentielles de de Broca est bien le mouvement. Le film avait failli s'appeler "L'art de le fugue", un bien beau titre également mais qui, contrairement à celui retenu, éclaire plus le sous-texte que le texte lui-même.
Lors de nos entretiens, de Broca m'avait souligné la rapidité avec laquelle on peut s'encroûter. "Prenez un chat, lorsqu'il est jeune, il est plein de vie et d'entrain et en quelques années seulement, ça devient un gros mâtou qui passe son temps à dormir !" . L'immobilité ou le mouvement... "Il y a l'amour, il y a l'action, et puis... rien" disait-il encore. Edouard n'aspirait pas forcément à s'arrêter, à se poser, mais le fait de devenir grand-père lui fait rêver d'immobilité : "Je m'assieds près de la cheminée et je ne bouge plus !" lance-t-il à tue-tête juste avant la séquence de fin, plus pour s'en convaincre lui-même qu'autre chose d'ailleurs.
"L'homme qui bouge cherche, l'homme arrêté sait." m'avait-il dit aussi. Mais, bien souvent, dans ses films, l'homme arrêté qui goûte le bonheur, goûte un bonheur bucolique fait de confitures, de campagne.
Dans "L'incorrigible", dont il n'aimait pas la fin, Guiomar et Belmondo étaient le même personnage au départ. Celui qui ne bouge plus et celui qui bouge. Le mouvement incessant du commissaire Tancrelle-Girardot face à la douce torpeur un peu ours de Noiret dans le diptyque "Tendre Poulet" "On a volé la cuisse de Jupiter" ou la mèche de cheveux tombante du Belmondo immobile et millionnaire des "Tribulations...", symbolisant son ennui avant qu'un peu d'action ne vienne égayer son existence morose jusqu'à ce que la mèche ne revienne, au final... Car l'immobilité finira par gagner, par nous gagner... on le sait tous.
de Broca était un cinéaste grave, exaltant le mouvement pour conjurer la mort, qui poussa l'élégance jusqu'à réaliser des comédies "légères" ou pointait toujours une vraie profondeur, par petites touches impressionnistes.
Il adorait Mozart car, disait-il, on se laisse toujours surprendre par la gravité chez Mozart. Exactement comme dans ses films !

mercredi 20 février 2008

Neil Young encore

Je viens d'acheter "Chrome dreams II" et il contient de petites merveilles.
Comme dit plus bas sur ce blog, l'ami Neil ne m'a jamais vraiment déçu.
Le cd est en édition limitée couplé avec un dvd où les chansons sont illustrées de bien belle manière et où le son est encore meilleur que sur le cd.
La petite comptine qui suit est fort jolie même si elle est loin de résumer à elle seule la qualité de cet album. La vidéo est tirée du dvd dont je viens de vous parler et a l'avantage d'être la vidéo officielle du site You Tube de Neil Young qui a définitivement tout bon!

The way

lundi 11 février 2008

Tendre Poulet (1978)

Une des multiples raisons qui fait que j'adore de Broca.
Le concert est tombé à l'eau ; on se réfugie dans un café et l'on chante quand-même.
L'irruption de la poésie dans le quotidien et le quotidien qui revient à la charge toujours et encore pour rompre la magie (ici le beeper du commissaire Tanquerelle - Girardot).
Lorsque j'ai demandé à de Broca de qui était ce magnifique "Agnus Dei", il m'a répondu en souriant, mais de Delerue, comme beaucoup de passages qui sont censés être de la musique classique dans mes films.
Bon, il y a des exceptions et le 4ème concerto pour piano de Beethoven habite "Le cavaleur" et c'est sans doute aussi un peu pour ça que j'aime autant ce concerto.
Il y a beaucoup plus à dire encore sur de Broca et je ne vais pas m'en priver!

Agnus Dei

dimanche 10 février 2008

Tim & Jeff Buckley ( Le facteur sonne toujours deux fois )

C'est l'histoire tragique d'un père et d'un fils qui ne se sont pas trouvés de leur vivant et qui se sont finalement rapprochés par la musique... et par la mort.
Ils ont tous deux, d'ores et déjà, marqué l'histoire du rock (ou de la pop music, appelez ça comme vous voulez!).

J'ai d'abord découvert le fils, Jeff.
Ca a commencé par des discussions nocturnes entre mon ami Olive, lorsqu'il venait dîner à la maison, et mon ex chérie australienne Reb. Ils parlaient ensemble de Jeff Buckley que je ne connaissais absolument pas et ça me soûlait, même si je l'étais probablement déjà, vues les heures tardives et embrumées des dites discussions.
Ce qu'ils en disaient me donnait envie.
J'ai donc acheté l'album "Grace" et ça a été un choc, comme tous ceux qui connaissent Jeff Buckley pourront aisément le comprendre.
(Les autres le comprendront, j'espère, en voyant cette vidéo!)
Filmé ici à "Nulle part ailleurs", il interprète la chanson-titre du seul album officiel en studio qu'il ait fait. Et quel album! Il fait partie des incontournables de l'histoire du rock.
Avoir le cd de "Live at Sin-é" me paraît également indispensable si vous aimez Jeff Buckley!
Ce qu'il envoie, seul avec sa Telecaster, est pure magie.

Jeffrey Scott Buckley naît le 17 novembre 1966 à Anaheim dans le comté d'Orange County, en Californie. Il est éduqué par sa mère, la pianiste et chanteuse panaméenne Mary Guibert, divorcée de son père, le musicien et chanteur éclectique Tim Buckley. Ce dernier ne connaît que très peu son fils, (ils ne se seront vus que quelques fois) mais lui dédie deux morceaux : "I Never Asked To Be Your Mountain" et "Dream Letter". Il meurt d'une overdose en 1975, à vingt-huit ans ; Jeff n'en a que neuf.
.../
Jeff est remarqué lors d'un hommage à son père, le 26 avril 1991. Il attire lors de cette soirée l'attention du public en jouant des chansons de son père. Son morceau le plus remarqué est son interprétation a cappella de "Once I Was", titre de son père, avec lequel il aura toujours entretenu d'ambigüs sentiments.
.../
Jeff cherche à acquérir de l'expérience et à se produire seul. Avec l'aide d'une amie, Rebecca Moore, il trouve l'occasion de jouer le lundi au Sin-é café. Il s'y installe petit à petit comme artiste résident pour y interpréter surtout des reprises, de Bob Dylan, Nina Simone, Édith Piaf ou encore Van Morrison mais aussi quelques-uns de ses titres.
.../
Le 29 mai 1997, le groupe rejoint Jeff Buckley à Memphis pour une deuxième tentative d'enregistrement de "My Sweetheart The Drunk". Jeff Buckley a composé plusieurs nouvelles chansons dont il est très satisfait et est très excité à l'idée de les enregistrer. Il pense également réenregistrer certaines chansons issues de la précédente session.
Attendant leur arrivée, Jeff Buckley se promène au bord de la Wolf River, boueux affluent du Mississippi avec son ami Keith Foti et décide d’aller se baigner, tout habillé. Après le passage d’un bateau à roues, il disparaît dans les eaux. Son corps est retrouvé dans le Mississippi six jours plus tard.
(Extraits de
http://fr.wikipedia.org/wiki/Jeff_Buckley)



Le père, je l'ai découvert par une amie australienne de Reb.
Merci Merryl de m'avoir fait écouter, lors d'une soirée mémorable à Adelaïde, "Greetings from L.A" que je considère encore comme l'Album à avoir de Tim Buckley même s'il est un peu à part, plus soul, plus funky que ce qu'il faisait d'habitude. Je n'ai pas trouvé ce que je voulais de cet album sur You Tube mais...
Ce qui suit est malgré tout fort beau et tout à fait représentatif de l'immense talent du bonhomme.

vendredi 8 février 2008

Chet

Chet interdit sur You Tube pour atteinte à la loi sur les droits d'auteurs!
Je veux bien. J'avais mis cette vidéo en ligne et elle a été regardée près de 400 fois en quelques heures!
Elle n'est plus sur You Tube mais elle est ici.
J'aimerais en savoir un peu plus sur la mystérieuse Chet Baker Foundation, responsable de la disparition totale de Chet sur You Tube.
Sûrement de vrais amoureux de Chet en cols blancs veillant à... veillant à quoi au juste?
Drôle de façon d'honorer la mémoire de quelqu'un en le faisant disparaître d'un des medias les plus importants au monde!
Je devrais faire une annonce sur You Tube à la rubrique Chet Baker, invitant les fans à venir voir la vidéo chez moi, sur ce blog!
Le blog est-il un espace privé? L'histoire pourrait être intéressante!
Je pense que ma petite vidéo est un hommage respectueux.
Si je retirais quelque argent de mes bidouillages encore, je ne dis pas!
Mais là, je me suis contenté d'illustrer une chanson de Chet que j'adore, que j'ai en cd, avec des photos trouvées sur Google...

En parlant de droits d'auteur, il faudra que je vous parle de mon ami François Koltès un de ces quatre!
Mais c'est une tout autre histoire et ça n'a rien mais alors rien à voir!






mercredi 30 janvier 2008

La grande illusion

La grande classe. La façon dont Fresnay regarde sa montre avant de tomber.
J'ai lu adolescent un livre sur Jean-Pierre Melville qui racontait qu'il se baladait un jour dans la rue avec un ami et qu'il a remarqué un homme de dos qui ressemblait à Von Stroheim... il a crié : "Boeldieu, I beg you, man to man, come back!" ; l'homme s'est retourné et... c'était vraiment Eric Von Stroheim.



Ce film est évidemment cher à mon coeur, en dehors du fait que c'est objectivement un chef-d'oeuvre, car il y a Pierre Fresnay et que Fresnay est irrémédiablement rattaché à mon oncle Claude.
Le fait de savoir que, dans la vraie vie, c'est lui qui a fermé les yeux de Pierre Fresnay donne, pour moi, à cette scène une puissance particulière.
(Un peu plus à venir)



Quant à cette scène, elle me fait pleurer à chaque fois!

lundi 28 janvier 2008

Humeur du jour (olfactive)

Aujourd'hui, je suis allé voir mon cardiologue à bicyclette. Il m'a trouvé en forme et, ma foi, moi aussi je l'ai trouvé en forme. J'appelle mon cardiologue par son prénom, Antoine, et je le tutoie.
J'aime faire de la bicyclette dans Paris.
Comment aurais-je su que les arbres qui longent la station-service face à la Maison de la Radio étaient des tilleuls si je ne faisais pas de la bicyclette et si je ne les avais pas sentis un jour en pédalant dessous?
Faire du vélo dans Paris, c'est se coltiner les odeurs.
Mais il n'y a pas que les tuyaux d'échappements.
J'aime les jours d'après-marché que ce soit des Batignolles ou de Barbès, l'atmosphère indienne et ses fragrances d'encens et de curry du quartier de La Chapelle, les poulets rôtis de la rue Lepic, les odeurs de baguettes, toutes fraiches sorties du four.
En allant voir Antoine, un peu avant Montparnasse, une jeune femme m'a doublé, à bicyclette elle aussi, et une effluve de son parfum m'est parvenue.
J'ai tout de suite aimé, très iodé.
Et je me suis dit qu'il valait mieux dire à une femme : "J'aime beaucoup ton parfum, il est un peu iodé non?" plutôt que : "Tu sens bon, tu sens l'huître!".

Hal Hartley

La danse de "Bande à part" revue et corrigée par un cinéaste américain qui, bien qu'ayant un peu disparu de la circulation (ou bien c'est moi qui l'ai lâché), aura d'ores et déjà marqué le cinéma de son empreinte avec trois films : "The Unbelievable Truth" (1989), "Trust" (1990) et "Simple men" (1992)...
Très imprégné de la Nouvelle Vague donc et de Godard en particulier, Hartley n'en possède pas moins sa petite musique personnelle...

Simple Men

dimanche 27 janvier 2008

Hasards ou coïncidences (chose promise)

Je vous avais dit que vous n'y couperiez pas!
Avant toute chose, je voudrais remercier mon vieil ami Olive qui est à l'origine de tout (il n'y a pas de hasard!).
A sa sortie, je n'avais pas un bon feeling sur ce film que je ressentais limite comme un film de vacances de Lelouch.
Et puis récemment, je me suis souvenu qu'il m'en avait dit le plus grand bien et, me baladant, je suis tombé sur un dvd très bon marché que j'ai acheté.
Soyons franc, je suis totalement passé à côté de ce film qui est lelouchissime!
Tout y est : la Vie, l'Amour, la Mort... le hasard...
Il filme Alessandra Martines avec amour et elle est sublime, faisant une incroyable performance d'actrice. Je ne connais pas tout de sa filmographie mais je ne serais pas étonné que ce soit son meilleur film.
Et puis l'histoire lelouchienne que je vous avais promise de ma découverte de la chanson "For all we know" est là tout entière.
Le fait que le personnage black joué par Geoffrey Holder (quelle voix incroyable, presque irréelle! Il est d'ailleurs le narrateur de "Charlie et la chocolaterie" que j'avoue, à ma grande honte, n'avoir pas encore vu ) chante "you" à la place de "we" ne change pas grand chose.
Je vous en dirai plus un peu plus tard et surtout pourquoi c'est maintenant qu'il faut absolument défendre Lelouch!







For all we know we may never meet again
Before you go make this moment sweet again
We wont say good night until the last minute
I'll hold out my hand and my heart will be in it

For all we know this may only be a dream
We come and go like a ripple on a stream
So love me tonight; tomorrow was made for some
Tomorrow may never come for all we know

Le Cavaleur (1979)

Le film que j'ai le plus vu! Plus de 50 fois à ce jour! Je vous en reparlerai plus tard.
Juste vous dire que les dialogues sont d'Audiard et que ces petites scènes que j'ai choisies résument tout à fait la problématique de tout le film.

Edouard et Valentine sur un quai de gare


De retour au château


Edouard, Suzanne et...


... une de mes déclarations d'amour préférée...


Ce film développe tous les thèmes chers à de Broca avec une intelligence et une délicatesse rares ! (Ne vous inquiétez-pas, je n'en resterai pas là.)

Le jeune Fabre (1973)

Pour aller dans le sens de mon amie Arguin et de son blog à la nostalgie madeleino- proustienne, je trouvais ce générique romantique en diable et c'était une de mes séries préférées!
Certes, ce n'était pas les mêmes émotions que quelques années auparavant pour "Pépé le Moko" et "La Strada" mais c'était pile mes préoccupations du moment, mes préoccupations d'ado qui, déjà, ne jurait que par l'amour.
Je ne pouvais que me projeter dans le personnage de Mehdi et craquer sur Véronique Jeannot.
Et puis Montmartre (ne sont-ils pas mignons tous les deux?) , et la belle chanson de Demis Roussos!
34 ans plus tard, toujours le même picotement.
On ne vieillit pas finalement... on ne devient que des plus grands enfants, voilà tout...
Tout du moins, c'est comme cela que j'aime voir la chose!

dimanche 20 janvier 2008

Harry Nilsson "Without her"

Lui, je le connaissais sans le connaître. Tout le monde connaît le tube planétaire "Without you", c'est lui. Ou la chanson de "Macadam cowboy" "Everybody's talking", c'est encore lui.
Et puis, le blog de l'ami Louis... oui je sais encore Louis, encore lui...
Bref, je découvre donc grâce à lui-Louis ce chanteur incroyable.
Pour l'instant, je n'ai que son album "Schmilsson", qui, bien qu'inégal, contient quelques perles rares!
Et puis cette chanson "Without her" n'y figure bien évidemment pas.
J'ai entendu la version studio qui ne me plaît pas du tout mais à chaque fois qu'il la chante seul à la guitare, j'adore.
Je ne sais pas si cela a été enregistré sur un cd mais j'en doute.

Harry Nilsson "Without her"

"For all we know"

Chaque chanson a son histoire. Celle-ci est lelouchienne et, croyez-moi, vous n'y couperez pas.
Mais là, il est tard et je ne résiste pas à l'envie de vous montrer ce petit bidouillage.

"For all we know" chanté par Nat King Cole


samedi 19 janvier 2008

Bobby Fischer

Bobby Fischer est mort.
C'est un peu de mon adolescence qui fout le camp.
Je me revois étudier ses parties une par une, m'extasiant devant son audace ou mettant dix coups à comprendre la signification d'un de ses mouvements.
J'ai absolument toutes les parties que cet homme a jouées.
Oui, aux échecs, Fisher, c'était mon Dieu, comme Borg au tennis ou Paul Newman au cinéma...
Il n'a pas très bien fini, s'enfermant dans la folie et la haine.
Américain antiaméricain, Juif antisémite comme le dit l'article de Libé.
La comparaison avec Céline est tout à fait appropriée.
Je tenais juste à rendre hommage à un génie des échecs, homme à la fragilité exacerbée, fragilité qui l'a mené à une certaine forme de démence.
Ou comment l'on peut se ruiner soi-même. Par la seule force d'un cerveau pourtant brillant. (Il avait paraît-il un QI de 181, supérieur à celui d'Einstein!)
Les images de cet homme, vieilli et le regard perdu, en disent plus qu'un long discours.


lundi 14 janvier 2008

Le blues / Pura Fe'

Pura Fe’ est une artiste du label américain Music Maker. Trois de ses titres étaient présents dans l’album « MUSIC MAKER – The Lost And Last Blues Survivors » qui a reçu de multiples récompenses (Prix de l’académie du jazz 2005 – Choc Jazzman 2005…).
(c'est de là que je la connais d'ailleurs puisque j'ai acheté cet album!)

Pura Fe’ est indienne Tuscarora par sa mère et revendique l’influence de la musique indienne dans le blues. Chanteuse/auteur/compositeur, poète, danseuse, actrice, enseignante et militante, Pura Fe’ est l’un des membres fondateurs du célèbre trio vocal amerindien Ulali qu’elle a quitté récemment pour mener une carrière solo.
Sa voix pleine de feeling et son jeu de guitare acoustique lap steel (guitare slide jouée à plat sur les genoux) nous transmet le message ancestral du Monde Indigène et nous raconte comment l’histoire unit dans l’esclavage les Noirs et les Indiens du sud.
(extraits pris sur www.bluesweb.com)

"Blues Internacional"



"Scarlet's walk"

samedi 12 janvier 2008

de Broca

Je ne sais pas encore comment aborder ce chantier qui m'attend.
de Broca va prendre une place importante sur ce blog, c'est évident, inévitable.
Sera-ce en un article à la longueur extrême ou par petites touches?
Je n'ai pas encore choisi.

En attendant...

L'homme de Rio (1964) est généralement LE film que l'on voit en premier ou dont on se souvient lorsque l'on pense à de Broca.
C'est vif, intelligent, drôle. Françoise Dorléac (hélas absente de cet extrait) avait un chien, une nature qui manque cruellement à sa soeur à mon sens!
Deneuve n'a réellement approché le sex-appeal de Dorléac que dans "Le sauvage" un beau film de Rappeneau avec Montand.





"Claudius"

J'ai mis ce court-métrage, que j'avais fait peu de temps après le décès de mon oncle (en 98 déjà!), sur "You Tube".
Claude a travaillé toute sa vie pour le théâtre. Il aimait les acteurs. Il a été l'administrateur du théâtre de la Michodière et donc, le bras droit de Pierre Fresnay qui était aussi un peu son père spirituel.
Il a aussi été Directeur de ce même théâtre puis secrétaire de Jacqueline Cormier.
C'était un déconneur et nous étions très proches sur cela aussi.
Il a monté, lorsqu'il était directeur de la Michodière, une pièce d'un auteur tchèque Pavel Kohout qui s'appelle "Pauvre assassin" et qui est l'une des plus belles choses que j'ai vue de ma vie au théâtre. Claude Rich y était, comme souvent, fabuleux. J'avais vu la pièce six fois à l'époque (certes, j'avais mes entrées mais quand-même!).
La photo que j'utilise dans le court-métrage a été faite à la fin d'une représentation devant une multitude de célébrités des AFA (Artistes Français Associés qui n'existe plus) dont mon oncle était le trésorier.
Il avait trouvé le moyen de côtoyer des gens qu'il admirait sans forcément être lui sur le devant de la scène.
Il a quand-même joué un peu la comédie et notamment six représentations du "Neveu de Rameau" avec Fresnay où il était la doublure de Julien Bertheau. Il y a d'ailleurs une photo que j'aime beaucoup dans le court-métrage.
Il a une apparition avec Brialy dans "Et ta soeur" de Maurice Delbez (1958), un film avec Fresnay et Arletty.
Il joue un petit rôle en compagnie de son grand ami Robert Deslandes dans la pièce "Laurette" avec Michel Roux et Danièle Lebrun, filmée pour "Au théâtre ce soir" et qui est sortie en dvd dont je prends quelques images.
Il a une apparition en maître d'hôtel, un vrai beau gros-plan, dans "Voyage à Rome" (1992) de son ami Michel Lengliney.

Je pense souvent à Claude et il me manque mais je sais qu'il doit se marrer là-haut avec Brialy, Poiret et les autres...

Patrick Dewaere

C'est toute la magie de You Tube, la possibilité de tomber sur de jolies petites choses comme cette vidéo bricolée hommage à Dewaere.
Félicitations à Jonatan79 et à sa sensibilité. Il a utilisé la chanson de Raphaël (la seule vraiment très belle de son album "Caravane","Chanson pour Patrick Dewaere") et un petit bout de la bande-son de "Coup de tête". Les images sont essentiellement tirées de "F comme Fairbanks" et de "Coup de tête" justement.
Vous reconnaîtrez aisément la dernière phrase que j'ai moi-même utilisée dans mon bidouillage sur France Dougnac.

vendredi 11 janvier 2008

Bande à part

"Bande à part" porte presque à lui tout seul sur les épaules le poids de la légèreté de la Nouvelle Vague, de la ludique et joyeuse insouciance. Ce qui n'en tempère pas l'évidente profondeur.
Voir "Bande à part" à 19 ans en 1979, quinze années après sa sortie est un bonheur d'étudiant en cinéma sans limite. OUI ce film est largement aussi représentatif de la Nouvele vague qu' "A bout de souffle" et a influencé des générations de cinéastes.
("Dans Paris" de Christophe Honoré essaie de retrouver un peu cette ambiance avec plus ou moins de bonheur.)
Claude Brasseur et Sami Frey y accompagnent Anna Karina... tous les trois éclatants de jeunesse.
Il est désolant de ne pouvoir trouver ce dvd en France autrement que par le biais d'un import américain ou anglais...
J'aimerais tant le revoir ce film, l'un de mes préférés de JLG!

Et ce petit gag, emblématique du film!
Deux garçons et une fille se tiennent par la main ; trois gamins!

samedi 5 janvier 2008

Le blog d'une amie

Elle aime les indiens, les voitures, les bateaux, les motos, le cinéma, la musique, les années 50 bien entendu... et les mots... petits billets d'humeur joliment troussés.
Elle a parfois un sale caractère mais c'est mon amie et je l'aime.

http://arguinfrance.blogspot.com

mardi 1 janvier 2008

L'important c'est d'aimer









Pour tous les petits jeunots pour qui ce titre n'évoque qu'une chanson d'un faux bonze à bonnet, chanson nullissime au demeurant, voici l'origine de tout!
Ou comment le personnage joué par Romy Schneider prend toute la durée du film pour apprendre à dire : "je t'aime".
Un film magnifique à graver au fronton du panthéon de la cinéphilie!
Ecoutez la musique sublime de Delerue, comme dans "Le mépris" elle porte l'émotion.
Ce film est le seul film français valable de Zulawski qui passera le reste de sa carrière à courir derrière.
Romy, Dutronc, Kinski, Claude Dauphin... ils sont tous fabuleux! Et puis c'est le seul film (OK l'un des seuls films Monsieur Yves S., je n'ai pas vu "Le jardin des Finzi-Contini") où Fabio Testi joue vraiment la comédie...


La noirceur et la folie du monde! Pourquoi ce film est-il le plus beau, l'unique de Zulawski? Parce que chaque folie est différente... de la folie clown-triste suicidaire d'un Dutronc génial (c'est son meilleur rôle!) à la folie malsaine du pouvoir (Dauphin), en passant par la folie artistique et déjantée (Kinski),sans oublier la folie alcoolique, autrement dit le delirium-tremens (Michel Robin, extraordinaire comme d'habitude)... Romy et Fabio Testi se démènent au milieu de tout ça!


Car la folie n'est intéressante que couplée à une certaine "normalité"... normalité relative représentée par le couple vedette.
Dans les films qui suivront, Zulawski fera jouer tous ses acteurs dans l'outrance. Tous ces personnages seront des cinglés aux mimiques grotesques et yeux révulsés... et ça ne marche plus.
Trop de folie tue la folie!